attiremoi

inserez ici votre poète préferé

il y a 10 ans
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attiremoi il y a 10 ans

Votre un sujet où vous devez insérez votre poète préféré.

Pour moi c'est Alphonse de Lamartine dans son poème
'' Le Lac''

quand je lu: ainsi toujours poussé vers des nouveaux rivages
dans la nuit éternelle emportée sans retour
ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
jeter l'ancre un seul jour

Je compare la vie de l'homme et me dis qu'il faut nécessairement me hâter et jouir du moment propice.

Et vous?

Photo de merzhin29
merzhin29 il y a 10 ans

Alfred de Viny, "La mort du Loup":

........................
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "

Photo de sibelius
sibelius il y a 10 ans

Les lilas et les roses


O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés

Je n’oublierai jamais l’illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d’amour les dons de la Belgique
L’air qui tremble et la route à ce bourdon d’abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé

Je n’oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l’énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l’aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs

Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d’images
Me ramène toujours au même point d’arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L’ennemi dans l’ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s’est rendu
Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus

Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l’ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l’incendie au loin roses d’Anjou

Louis Aragon, Le Crève-coeur, 1941

(mais il y en a tant, que j'aime .. )

Photo de sibelius
sibelius il y a 10 ans

Marie

Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand ?
C'est la maclotte qui sautille
Toute les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous, Marie ?

Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux..
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux

Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un cœur à moi ce cœur changeant
Changeant et puis encor que sais-je

Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveux

Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine


Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)



Photo de sibelius
sibelius il y a 10 ans

Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...


St Ex - le petit prince

Photo de attiremoi
attiremoi il y a 10 ans

Citation de "merzhin29"Alfred de Viny, "La mort du Loup":

........................
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "


il a confirmé à travers ce poème que de Lamrtine était aussi grand parmi les grands de son époque.
N'est pas?

Photo de attiremoi
attiremoi il y a 10 ans

Citation de "sibelius"Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...


St Ex - le petit prince


le grand voyageur du monde
je l'aime aussi

Photo de attiremoi
attiremoi il y a 10 ans

la mort et le bucheron m'interesse

Photo de sibelius
sibelius il y a 10 ans

Citation de "attiremoi"la mort et le bucheron m'interesse


la voici :

LA MORT ET LE BÛCHERON

Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.

Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.

Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.

Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.

Il appelle la Mort ; elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire.
C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.

Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.

Photo de sibelius
sibelius il y a 10 ans

Dans le même genre, il y a une admirable fable d'Edmond Rostand : La Brouette :

Tel un prince héritier qui se déguise et rôde
Afin de démasquer l'injustice et la fraude
Dans les états du Roi, son père,
Tel, Jésus, reprend parfois son jeune front mortel,
Quitte en secret le firmament du Dieu, Son Père
Et, blond, s'en vient un peu voyager sur la Terre
Télémaque divin, que, comme un vieux Mentor,
Le Bon saint Pierre, ôtant son auréole d'or
Pour n'être pas trahi par ses feux, accompagne.

Un jour, ayant battu longuement la campagne,
Le Seigneur et le Saint (on était en hiver)
Firent halte en un bois, dont le feuillage vert
N'était plus sur le sol que de l'humus rougeâtre.

Saint Pierre eût bien voulu s'asseoir au coin d'un âtre
Et chauffer ses vieux doigts, mais la seule maison
Qui leva le chapeau de chaume à l'horizon
Ne penchait pas au vent la plume de fumée
Qui fait rêver bon gîte et soupe parfumée.

Donc, ce bois valait mieux. D'autant que le Soleil
y donnait.Un soleil, pas bien chaud, c'est vrai,
Timidement vermeil. Mais tout de même,
Point trop à dédaigner dans ce matin si blême,

Et Pierre, tout fourbu d'aller par les chemins,
S'étant assis, tendait vers ce Soleil, ses mains
Et les dégourdissait dans sa lumière rose,
Cependant que Jésus, rêvait à quelque chose,
Debout, et ne sentant ni fatigue, ni froid.

Pierre cria soudain :" Maître, fils de mon Roi,
Regardez ! Regardez cette femme !
N'est-elle pas stupide ou folle ? Sur mon âme,
Elle veut ramasser du Soleil. Voyez-là !"

Jésus leva les yeux. Une femme était là
Des ces vieilles des champs au dur profil de chouette,
Et la vieille, devant une énorme brouette,
Se tenait au milieu du sentier, à l'endroit
Qu'éclairait un rayon de soleil, tombant droit,
Et sitôt qu'il venait dorer son véhicule
La vieille tentait la chose, ridicule,
D'emporter le soleil, et tirait au brancard,
Bien vite ! Mais, au moindre des écarts
Qu'elle faisait du point frappé par la lumière
Le soleil s'échappait de la brouette.

Et Pierre Se divertissait fort à regarder ce jeu :
La capture, d'abord, du beau rayon de feu
Entre les haies boueux et gris, qu'il illumine,
Puis la fuite rapide... et la piteuse mine
De la vieille pauvresse, interdite un moment,
Mais qui recommençait, bientôt, patiemment,
Sans comprendre pourquoi, dès qu'elle rentrait dans l'ombre
Elle ne tirait plus qu'une brouette sombre.

"Est-elle simple, Dieu? Voyez ce qu'elle fait !
Bon... elle recommence !" Et Pierre s'esclaffait.

Mais voici que Jésus dont l'intérêt s'éveille
S'approche, et doucement interroge la vieille.

"Femme, que fais-tu là ? N'as-tu plus ta raison ?
Il règne un froid terrible en cette âpre saison
Et je ne comprends pas, ô femme, que tu veuilles
Plutôt que ramasser du bois sec et des feuilles,
Ramasser ce rayon, à peine réchauffant..."

"C'est pour le rapporter à mon petit enfant"
Dit la femme, en levant le front. "Je suis l'aïeule
D'un pauvre enfant malade à qui je reste seule
Car cet hiver, le père et la mère sont morts.

Pour Travailler, mes bras ne sont plus assez forts,
Je ne peux que glâner, et ce travail-là, chôme
Et l'enfant va mourir sous notre triste chaume,
Sans même avoir connu ces douceurs, ces bonbons,
Qui font sourire encore les petits moribonds.

Ne pouvoir pas gâter, alors qu'on est Grand-mère,
C'est dur... que lui donner ? Je ne savais que faire.
Mais voici qu'il me dit, ce matin au réveil,
Je serais bien content si j'avais du soleil.
Car le soleil, jamais n'entre dans ma chaumière
Et mon petit enfant est privé de lumière !

Alors, voyant qu'ici le soleil avait lui,
Je viens en ramasser un bon morceau, pour lui."

Et la vieille reprit avec foi sa besogne

Quand il se sent ému, Saint Pierre se renfrogne.
Il dit "elle est stupide ! elle ne voit donc pas
Que son soleil s'en va dès qu'elle fait un pas !
Cette vieille cervelle est dure comme pierre
Et ne comprend plus rien ! Mais Jésus dit à Pierre,
Pensif, ayant rêvé sur cette femme un peu,
"On ne sait pas ce que l'amour des simples peut"

Mais n'ayant pas compris toute cette parole
Saint Pierre répétait "Mais cette femme est folle,
Seigneur, elle est folle ! ".

Soudain, il s'arrêta,Presqu'aussi confondu que quand le coq chanta ;

Car la vieille maintenant, marchait sous les branches,
Et les rayons restaient entre les quatre planches
Et les rayons dans l'ombre, étincelaient encore,
Et paraissant pousser, devant elle, un tas d'or,
Sans s'étonner, la vieille, impassible et muette,
Emportait le soleil dans son humble brouette...




Photo de attiremoi
attiremoi il y a 10 ans

c'est gentil, mais je les avais oublié
les deux là!
ah la mémoire!
merci.

Photo de attiremoi
attiremoi il y a 10 ans

La Fontaine

Le Loup et l'Agneau.

La raison du plus fort est toujours la meilleure

ah! il parlait de Louis XIV?

Photo de sexplicit
sexplicit il y a 10 ans

Le plus grand poète en prose que je connaisse sur ce site :

Peinardo...

Il y va jamais par quatre chemin, son texte est clair et limpide, dans un style inimitable ! on devine toujours où il veut en venir...

C'est la seule qualité que je lui connaisse, j'en profite pour le placer dans ce sujet sinon je pourrais jamais.


Participants

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