Lorsque Clémentine, ma manager et imprésario m'annonce de nouveaux spectacles, je suis immédiatement ravi. Là, ce vendredi matin, Clémentine m'annonce le premier spectacle de la nouvelle tournée que nous allons entreprendre. C'est à une trentaine de kilomètres. À l'occasion des rentrées universitaires, les étudiantes organisent des fêtes privées. Le plus souvent dans leurs studios mansardés ou dans l'appartement d'une copine dont les parents sont sortis.
Ce soir, pour cette grande première, ce sera à Ridelles-Les-Essieux, chez une dénommée Adeline. Adeline est étudiante en seconde année à la Fuck de lettres de la ville voisine. En me sautant au cou, Clémentine s'écrie : << Je me réjouis tellement mon chippendale à moi ! >>. Immédiatement, nous montons à l'étage pour préparer les accessoires. Je laisse à mes fidèles lectrices d'imaginer la joie dithyrambique qui nous anime, ma manager et moi. La journée s'écoule dans une sorte de fébrilité teintée d'impatience et d'excitation. Nous quittons la maison pour dix huit heures trente.
Nous arrivons sur le lieu des festivités pour dix neuf heures quinze. C'est un petit studio. Adeline a aménagé une scène minuscule sur des caisses de bouteilles en plastique rouge. Ce sont ses toilettes qui me servent de loge. Clémentine reste avec Adèle alors que je me change. J'entends les premières spectatrices arriver. Des rires de filles, des éclats de voix, des plaisanteries. Je suis prêt. Clémentine vient me rejoindre pour m'annoncer : << Elles sont dix. Toutes déjà installées sur le tapis ! >>
C'est sur la chanson de Francis Cabrel "Sarbacane", interprétée en dialecte mandarin du douzième siècle avant Kun-Fu que je fais mon entrée. Sous les applaudissements d'un parterre féminin déjà conquis. Un tonnerre d'applaudissements. Je suis vêtu de mon string à paillettes argentées. Autour de ma taille, à l'aide d'une cordelette dorée, j'ai fixé une saucisse de Montbéliard. Chaussé de mes palmes de plongée, c'est avec le fameux "moonwalk" de Michael Jackson que je parcours la scène.
Ma saucisse est agitée en tous sens. Je laisse à mes fidèles lectrices d'imaginer les montées de libido dans l'assistance. Il faut imaginer dix jeunes filles, plus belles les unes que les autres, debout, applaudissant à tout rompre en criant : << Maître Robert ! Maître Robert ! >>. C'est sur la chanson de Nino Ferrer, "Le Sud", interprétée en patois auvergnat du seizième siècle avant Jacques Dutronc, par Pichel Molnareff que je passe au streap-tease. Je retire lascivement mon string sous de véritables cris d'hystérie. Je fais durer le suspens en parcourant la scène de mes palmes de plongée dans un moonwalk incisif. Agitant mon string que je tiens du bout des doigts.
Lorsque je jette mon string dans l'assistance, c'est la ruée. Heureusement que ma saucisse de Montbéliard dissimule mes attributs virils. Une des spectatrices, à l'expression d'exaltation, me murmure : << Je peux goûter la saucisse ? >>. Les filles se disputent mon string dans un brouhaha assourdissant. Les choses vont dégénérer. Je n'ai plus que l'alternative d'aller m'enfermer dans les toilettes. Ça tambourine contre la porte. Les filles hurlant : << La saucisse ! La saucisse ! On veut la saucisse ! >>. Une fois habillé, je n'ai d'autre choix que de me sauver par la fenêtre.
Clémentine m'attend en bas. Le moteur de la Mercedes tourne. À peine suis-je assis dans la voiture, mettant ma bottine gauche, que Clémentine démarre en trombe. Mes admiratrices hurlantes, dans la nuit, courant après l'auto. << Pour un début de tournée, c'est un franc succès. Tu vas aller de triomphe en triomphe ! On va se faire un maximum de tune ! Je t'aime ! >>. Posant sa main sur mon pantalon, elle rajoute : << Et la saucisse, elle n'est que pour moi ! >>. Nous en rigolons comme des bossus.
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Modifié il y a 1 jour, le vendredi 19 septembre 2025 à 21:12
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