azalee.zoa

re

il y a 11 ans
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azalee.zoa (clôturé) il y a 11 ans

Citation de "azalee.zoa"je pensais ne pas revenir avant un bon bout de temps sur ce forum mais, je ne sais pas pourquoi, j'ai une envie irrépressible de parler de l'Algérie. Je regarde en ce moment une émission sur France 2 et qui parle admirablement de ce pays.
Je suis ce qu'on appelle Française "de souche" depuis XXXX génération. Mon nom est un de ceux les plus courus en France.
En Algérie, j'ai connu des moments tragiques, mais je n'en parlerai pas là, et des moments merveilleux.
Ma meilleure amie est Oranaise de mère arabe et de père noir africain. Elle a risqué 30 ans de prison en Tunisie pour m'aider... Avec elle, je faisais mes premiers pas en Algérie (Tebessa)
Rentée en France, j'ai connu un Kabyle qui me chantait des berceuses en s'accompagnant de sa guitare.
J'ai épousé un Algérien il y a 10 ans. Avec lui, j'ai continué mon voyage en Algérie : les oasis de Biskra (Tolga). Mon premier voyage d'un mois ne m'a pas permis de voir beaucoup de choses.
6 mois plus tard, j'y retournais seule en voiture via Marseille en bateau. j'ai découvert la neige du Djurdjura, montagne qui ressemble au Mont Blanc en plus petit. On a descendu sur 400 km et là, les montagnes nous ont suivies : blanches au nord, vertes un peu plus au sud, marrons encore plus bas et jaunes à l'arrivée. Pays magnifique, prairies de fleurs multicolore de Sour et ghozlane, de précipices des balcons de Ghoufi
j'ai une amie médecin kabyle à Tolga et j'ai découvert l'art kabyle. je sais reconnaître les tapis, les bibelots, les vêtements.
J'ai beaucoup voyagé en Algérie et j'ai parfois eu l'impression d'être en France, surtout à Batna, ville principalement Chaoui.
J'ai vu à El Kantra, un ancien hôtel français laissé, hélas à l'abandon au bord d'un des rares oueds où il y a de l'eau toute l'année. je suis descendue jusqu’à El oued pour, enfin voir des chameaux et là j'ai vu des couleurs que je n'ai pas retrouvées sur mes photos. J'ai vu aussi un évènement rarissime : es selga. C'est le Sahara inondé parce qu'il n'arrive pas "digérer" toute l'eau tombée du ciel. Les colonies de cigognes s'y reproduisent...
je me suis baignée également à côté de Oran, à la plage des Andalous. Il y avait de tout : des femmes vêtues de pieds en cap et des autres en maillot de bains et qui fumaient.... j'ai mangé des glaces sur le port de Oran le soir avec mon amie...Mon amie de Oran dont le père à pris un appartement laissé libre en 1962. J'étais contente de voir comment ils l'avaient entretenu et y vivaient bien...Sur la route, j'ai vu des petites maisons qui avaient du appartenir à des Français ou à des pieds noirs. Certaines étaient assez bien entretenues mais d'autres ne ressemblaient plus à grand chose... C'est seulement à ce moment là que j'ai compris la déchirure de ces gens qui ne demandaient qu'à vivre du mieux possible en Algérie. Jamais on ne m'a reproché mon "passé colonialiste", au contraire, on m'assaillait de questions. Je peux dire que j'aime l'Algérie peut être plus que certains Algériens.
Des trucs m'ont fait rire : A Alger, je descendais du bateau avec ma voiture et j'étais épuisée, j'avais fait 800 km de route avant de prendre le bateau pour retrouver mon futur mari et j'avais encore 400 km de mauvaise route à faire... on n'était pas encore mariés alors, impossible d'aller à l'hôtel. On s'arrête dans une pizzeria et le pizzaïolo voyant une Française fait le malin et fait tourner sa pâte sur sa main et d'un coup, elle se troue et lui fait un joli bracelet.... l'air bête!!!!
une autre fois, on s'arrête dans un restaurant ouvert où il n'y a absolument rien ni à manger ni à boire...
Une autre fois, j'ai rencontré un gardien de musée qui voulait imposer la loi algérienne en France pour une histoire d'héritage...
On roulait avec une voiture utilitaire 'Scudo' qui n'avait que 3 places. Comme on était toujours plus dedans, on a rencontré au moins 3 fois le même gendarme qui nous sermonnait et qui nous "menaçait" " la prochaine fois, c'est un pv". Une fois il m'a dit : "vous le faites exprès??" je lui ai répondu : "vous n'avez qu'à changer de place et vous ne nous verrez plus". Il a ri et nous a laisser passer encore une fois. Il a changé de place et.... on est encore tombés dessus sans conséquence. Il y en a de vraiment sympas et j'ai dit que je ne parlais que du bon côté.
Pour moi, c'est un pays surprenant et qui aurait d'énormes possibilités si les gens le voulaient.


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