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A propos de a2line67

Adeline , 38 ans , Femme , Strasbourg
Etait en ligne il y a 4 jours
localisation de a2line67 pour rencontre et tchat

Apparence physique

Apparence physique Je suis gentil(le)!
Taille 1m75
Poids Mince
Peau Claire ou très claire
Cheveux Blonds
Cheveux (longueur) Mi-longs
Cheveux (style) Raides
Yeux Bleus
Tatouage(s) Non
Piercing(s) Non

Mode de vie

Centre(s) d'intéret Cuisine / Manger, Partir à l'aventure, Restaurant, Sorties, Voyages
Fume Occasionnel
Alcool Occasionnel

Pour en savoir plus

Métier Technicien de laboratoire
Scolarité Diplôme de 2e ou 3e cycle universitaire
Situation Célibataire
Enfant(s) Aucun
Désire un/des enfant(s) Peut-être
Animal(aux) Non
Désire un/des animal(aux) Non
Vis-tu seul(e) ? Oui
Recherche Un homme ou une femme
Relation Coquine
Orientation Bisexuel(le)
Signe astrologique Verseau

Description

On m'a reproché que mon profil n'était pas assez personnel, je vais de ce pas y remédier
Messieurs, je pense que vous l'avez déjà remarqué, très souvent je vous ignore, c'est parce que je ne suis pas la pour vous. Ce qui ne veux pas dire que je n'accepte pas de temps en temps un PV sympa( j'ai dis sympa) de votre part.
Je suis bi, je ne le cache pas, donc j'accepte volontiers des PV avec des filles(c'est même souvent moi qui fait le premier pas ^^)
Voila vous en savez déjà un peu sur moi, le reste a vous de le découvrir en venant discuter avec moi
Si vous êtes courageux(se), je vous laisse lire un article sur la Blonda power


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Leur chevelure claire en fait rêver plus d'une jusque sur le continent africain et au Japon. Pourtant, sur une planète de 6 milliards d'humains, elles ne sont que 3 millions. Alors pourquoi tant de passion? Enquête


Il n'y a pas un an, en septembre 2006, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre d'or de la fée Clochette sur le Pays imaginaire de Peter Pan. Les chaînes de télé américaines ABC et CNN ainsi que plusieurs journaux britanniques (non tabloïds) annonçaient que, dans deux cents ans, les blondes naturelles auraient disparu de la surface de la planète. Le gène récessif de la couleur blonde se perdrait dans les méandres du métissage à l'horizon 2200. Tel était, en substance, le communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) cité par les médias. Alerte à Malibu! De Californie au cercle polaire arctique, blonds et blondes se déclarèrent prêts à faire don de leurs cheveux aux chercheurs, dans l'espoir que la génétique permettrait d'éviter l'inéluctable.


Quelques jours plus tard, l'OMS démentait l'information: l'extinction du gène des cheveux blonds n'a jamais été d'actualité. Le temps où les blondes ne seront plus que des châtains, des brunes ou des rousses décolorées n'est pas encore venu. Il n'empêche. Selon les chiffres de Martin Monestier dans son ouvrage Les Poils (Le Cherche Midi), la blonde est une denrée rare: «A l'échelle de l'humanité, on estime qu'il y a moins de 1 blonde pour 1 000 brunes ou châtains.» 1 blonde pour 1 000 nous fait toutefois, sur 6 milliards d'individus, dont 52% de femmes, 3 gros millions de blondes.

La blondeur venue d'ailleurs

D'où nous viennent nos blondes? Elles sont un produit d'importation: si l'Andalouse est parfois blonde, c'est que le mot Andalousie est décliné des Vandales, peuplade de Germanie qui laissa une si bonne impression que son nom est synonyme de sauvageons exaltés. Ils s'installèrent dans le sud de l'Espagne au Ve siècle. Et si la Sicilienne nous propose des reflets clairs sous le foulard de deuil, c'est que la principale île de l'antique Grande-Grèce fut terrain de jeu des Vandales et des Ostrogoths (491), passa aux Byzantins en 535, aux Arabes au IXe siècle, aux Normands dorés de Roger Ier en 1061, enfin aux Allemands au XIIe siècle. Nos blondes ne manquent pas de racines.

Les fausses blondes sont plus nombreuses que les naturelles


Quant à l'antipodique Australie, si la blonde abonde (Kylie Minogue au pis, Nicole Kidman au mieux, qui va être désormais l'ambassadrice de Chanel), c'est que l'île-continent fut terre d'exil pour bagnards et condamné (e) s de la pâle Albion. Que dire des Amériques, terrain de chasse des Indiens Micmacs, Hurons ou Comanches, où débarquèrent des cargaisons d'Anglais, Ecossais, Irlandais, Polonais, Allemands, Baltes et Bataves et Suédois (abondance des suffixes en «son»)? Certes, des Italiens aussi. Ainsi que des Français, mais ils furent chassés par l'Anglais avant de venir à la rescousse des insurgents, qui créèrent les Etats-Unis en 1776. Il suffira de deux siècles pour que, dans une banlieue de Los Angeles, ex-propriété espagnole, l'imaginaire hollywoodien fasse resplendir la blonde, dès le temps du cinéma muet; elle était souvent décolorée.


Dans le temps présent et sur toute la planète, l'ethnoblondeur (concept nouveau) fait rage. Japonaises et Africaines se péroxydent à mort, s'oxygènent, se teignent, luttent contre la mélanine (du grec melas, melanos, «noir»), ce pigment qui nous fait bronzer en été, règne sur la couleur de nos poils, de notre peau, et même sur la choroïde de l'oeil. Dans le rap et le R & B, la Black blonde se veut barbiesque (de Barbie, la poupée, voir plus loin), telles Kelis, la rappeuse new-yorkaise, ou Beyoncé Knowles, chanteuse de Destiny's Child. A la télévision, Mia Frye, d'origine cherokee, espagnole et tanzanienne (éloge bien roulé du métissage), chorégraphe et danseuse de la première édition de Pop Stars, a choisi le platine depuis l'an 2000 et le film de Luc Besson The Dancer. La Négresse blonde (1909), de Georges Fourest (1867-1945), était prémonitoire. Le poète a toujours raison.


Au Japon fourmillent les Shibuya girls et autres ganguro ou yamamba dans les quartiers branchés de Tokyo. Leur but avoué: ressembler aux héroïnes des mangas, ces bandes dessinées scolaires ou fantastiques ou érotiques ou les trois, douées d'yeux immenses et bleus et de cheveux clairs (Candy, Bunny, Lady Oscar...). But inconscient: se rapprocher de la civilisation américaine, puisque les Japonaises ont commencé à se décolorer à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sous l'occupation de l'archipel par les GI de MacArthur. «Le blond, couleur exotique, permet de se dégager des conventions, des contraintes et traditions de la civilisation nipponne», affirme Jonathan Pavius, rédacteur en chef de Japan Vibes, magazine culturel spécialisé dans les mangas.

La blonde est-elle un OGM?

En France, 33% des femmes s'estiment blondes et 39% châtain clair (étude Secodip 2002). Or une autre enquête, établie par le laboratoire de L'Oréal, donne 10% de blondes, à proportion égale avec les brunes. Il en découle donc que les fausses blondes sont plus nombreuses que les naturelles, pour le plus grand bonheur des marques de cosmétiques. Elles deviennent ainsi, avec les «ethnoblondes», l'un de ces Ogm, organismes génétiquement modifiés ou modifiables, contre lesquels tonne José Bové, avec ses moustaches gauloises (assez claires). Tiens, au fait, les chefs gaulois se décoloraient à la soude. On comprend la défaite d'Alésia.

Le bond du marché blond

De la crème de soin au produit de décoloration intégrale, en passant par le shampooing à la camomille et le bonnet à mèches «effet balayage californien garanti», le marketing capillaire «spécial blondes» envahit les rayons. Le produit «mèches» de Garnier représente les meilleures ventes du marché français de la coloration. Pour les grandes firmes, ce culte de la blondeur est une véritable aubaine qu'elles entretiennent en créant de nouvelles variétés de blond.


Jacques Dessange, qui se revendique «créateur de blond», est très fier du blond «à la Eva Herzigova» - elle vantait si bien les voluptueux effets secondaires du Wonderbra... «Le succès fut immédiat, explique Véronique Abrial. Chaque année, nous créons une nouvelle nuance, et on en compte une quinzaine, comme le blond BB, en référence à Brigitte Bardot, le blond savane, le blond miel ou l'increvable blond platine. Cette année, nous avons le blond perle, mais notre best-seller reste le blond californien créé pour Eva Herzigova.» Depuis, Eva pose pour Vuitton.


Chez L'Oréal, le blond est historique. Le premier produit de coloration «blond» à domicile fut vendu en 1907. La marque de «celles qui le valent bien» lance un nouveau kit de coloration personnel. Sur les 15 teintes proposées, la moitié sont consacrées aux blondes. Le nuancier s'énonce en promesses gourmandes: «éclats de moka», «bouquet de griottes», «fleur d'oranger», «crème citronnée». La blonde se veut à croquer. Comme la pomme d'Eve, notera le mythologue, Eve la blonde qui tend le fruit fatal à un Adam brun, selon l'iconographie chrétienne. La même blondeur picturale règne sur les anges, certes, mais aussi sur la chevelure de Jésus (Yeshoua) et de sa maman Marie (Myriam), tous deux natifs du Moyen-Orient. Il est vrai que la légende dorée les veut de la lignée du roi David, que la Bible (1er Livre de Samuel, 16, 12) décrit d'un blond roux.

Fantasmes à vendre

La blondeur ferait rêver depuis la nuit des temps. Elle fait surtout rêver les femmes qui aiment les hommes qui aiment les blondes. D'après une étude américaine citée par Marilou Bruchon-Schwetzer et Jean Maisonneuve dans Le Corps et la beauté (PUF), 84% des femmes sont persuadées que «les hommes préfèrent les blondes». Alors que cette même étude révèle qu'ils ne seraient, en réalité, que 35% dans ce cas de figure. Pour ces femmes, Christophe Robin a ouvert le premier salon uniquement dédié à la coloration. Dans une cour derrière la monumentale porte d'un hôtel particulier du IIe arrondissement de Paris, il soigne, décolore, recolore les cheveux des plus grandes stars, et des autres. «Lorsque je demande à une femme pourquoi elle veut se teindre en blond, la réponse est: «Parce que mon mari regarde les blondes.» Chez les blondes, il y a quelque chose de sensuel, de sexuel. Elles sont persuadées que blondes, elles attireront davantage le regard des hommes.» Comme si le blond était la solution de tous leurs problèmes... «Certains mannequins dans le creux de la vague, et réduits à poser dans des catalogues de lingerie allemands, viennent me voir pour que je les relooke, explique-t-il. Je les rends un peu plus blondes, un peu plus miel, plus dorées. Leur carrière retrouve un nouveau souffle.»

«Pour certains, se montrer avec une blonde est un signe extérieur de richesse, comme posséder une Rolex ou une Porsche»


Ces rêves de blondeur valent de l'or. Pour s'offrir la dernière tendance - «nacré, presque blanc» - venue du Grand Nord, qui nécessite une décoloration totale, il faut débourser 300 euros, y revenir tous les six à dix jours pour entretenir l'effet irisé. Le fantasme n'a pas de prix.


Ce supposé fantasme masculin de la blonde n'est-il qu'un mythe entretenu par les femmes? «Pour certains psys, affirme Martin Monestier, les hommes préfèrent les blondes parce qu'elles incarnent la femme fragile, celle qu'il faut protéger. Elles correspondent mieux à la nature du mâle, viril et protecteur, qu'une brune, réputée plus colérique et têtue.» Pourquoi fragile? Parce que la blondeur est la couleur de l'enfance: les cellules qui fabriquent la mélanine, chez la plupart des enfants, ne sont pas opérationnelles. Elles s'activent avec l'âge, souvent à l'adolescence. Beaucoup de bruns durs sont d'anciens blonds qui ont refoulé loin leur vulnérabilité. Il y a de la nostalgie dans la fascination pour les blondes.

Où une blonde devient brune

Douceur et innocence de la femme- enfant: l'image colle à la peau diaphane des jolies blondes aux yeux bleus. Agacée par ce stéréotype, Adèle, 29 ans, est passée du blond clair doré au châtain foncé profond: «Tout le monde me considérait comme une personne calme, douce et posée. On me surnommait Heidi ou Cindy. Et ça m'énervait et n'avait rien à voir avec ma vraie personnalité. Mais il est vrai que j'ai joué avec cette image d'ingénue. La femme-enfant flatte leur ego de mâle dominant. Je pense que, pour certains, se montrer avec une blonde est un signe extérieur de richesse, comme posséder une Rolex ou une Porsche.» Adèle sait-elle qu'elle rejoint le groupe punk Iceland, qui a abandonné la crête blonde pour le poil brun?


Dans l'imaginaire masculin, la femme-enfant, c'est bien, mais la pin-up des années 1950, puis la bombe incendiaire de l'inusable triptyque central de Playboy (la première à la Une, la première playmate furent blondes) sont assurées de pérennité.

«Il n'existe pas de véritables blondes. Moi, je suis une vraie blonde, car je suis blonde à l'intérieur»


Selon une autre étude américaine, citée dans Le Corps et la beauté, entre 1950 et 1970, 58% des photos de Vogue et 47% de celles de Playboy représentent des blondes. Les brunes prennent leur revanche dans les années 1980: 74% des clichés de Vogue et toujours 47% de ceux de Playboy. Aujourd'hui? «J'ai l'impression que les hommes fantasment plus sur le métissage, remarque Guillo Lomig, conseiller de la rédaction à FHM, mensuel qui se veut «le meilleur ami de l'homme» (de 15 à 30 ans). Sur les quatre derniers classements annuels des filles les plus sexy au goût des lecteurs, trois gagnantes sont brunes. Cette année, c'est Halle Berry [dernière James Bond Girl]. Une seule blonde l'a emporté l'an passé: la tenniswoman Anna Kournikova.»


La blondeur attire donc les «longues dames brunes» de la chanson «barbaresque», fascinées par le mythe selon lequel «les hommes préfèrent les blondes», né du roman d'Anita Loos, et du film subséquent de Howard Hawks jouant de la blondeur outrée, au-delà du platine, de Marilyn. Que le producteur Darryl F. Zanuck, imperator de la Fox, nommait affectueusement «tête de paille». Il aimait bien cette ancienne brunette et la protégea contre tout, voire contre elle-même. Comme on chouchoute un enfant un peu «différent» - bref, il la jugeait idiote. Et quand Marilyn Monroe confia à Truman Capote: «Il n'existe pas de véritables blondes. Moi, je suis une vraie blonde, car je suis blonde à l'intérieur», cela ne s'arrangea pas. Capote y vit une bévue due au dom-pérignon. Marilyn ne souhaitait qu'être «la fille toute simple qui plairait à l'homme ordinaire. Un de ces hommes avec lesquels j'ai grandi, qui sont en bras de chemise et ne mâchent pas leurs mots. Une femme avec laquelle tous les hommes voudraient vivre et que les routiers afficheraient dans leur camion». Confidence faite à son photographe Douglas Kirkland, peu de temps avant sa mort.

Archéologie des blondes

Aujourd'hui assimilées à des clones de Loana, la bimbo originelle du Loft, les blondes feraient moins tourner la tête des hommes. Mais le magazine Elle, dont une lectrice sur cinq est un homme, vient d'exploser ses ventes (400 000 exemplaires) grâce à Emmanuelle Béart posant nue, sa chevelure blonde attachée avec son string (le cheveu est sexuel!), pour la photographe Sylvie Lancrenon.


Les blondes plaisent donc toujours, mais souffrent d'un problème d'image. Il vient des «vraies fausses blondes», les «blondasses»... «Elles passent pour des filles superficielles, explique Guillo Lomig. Il y a une fascination pour les plastiques à la Pamela Anderson, et les lecteurs les plus jeunes de FHM fantasment sur la blonde décolorée. Mais cela reste de l'ordre de la pulsion. Je crois que nous avons tous été marqués par l'avalanche récente de blagues sur les blondes.»


Les excès de blondeur artificielle ont toujours été la cible des quolibets. Dans l'Antiquité, les Romaines éclaircies grâce aux mixtures, onguents et potions décolorantes étaient raillées par les auteurs latins Properce, Stace, Ovide, Martial ou Juvénal. Mais les dieux et déesses de l'Olympe étaient blonds, ce qui n'est pas la couleur dominante de la région. Cela répondait au mythe solaire et aux récoltes de blé. Déméter, déesse des Moissons, se devait d'être blonde, Apollon conduisait le char du Soleil, Vénus-Aphrodite naissait de l'onde amère blonde comme une plage, Achille, Héraclès étaient blonds... Dionysos, l'anti-Apollon, dieu des ombres, des nuits d'ivresse et des folles bacchanales, est la première divinité décolorée, puisque, brun chez Homère (VIIIe siècle av. J.-C.), il devient chez Euripide (480-406 av. J.-C.) un «beau jeune homme aux yeux noirs et aux tresses blondes».


On notera que notre Louis XIV, qui se faisait peindre en Apollon (voir la galerie du Louvre), était furieusement dionysiaque, puisqu'il alliait les yeux sombres de sa grand-mère (Marie de) Médicis aux cheveux châtain clair (voir Rubens et Mignard) de sa maman Habsbourg, l'Espagnole Anne d'Autriche. Il se décréta aussi Roi-Soleil. A sa cour, la beauté devait être blonde, mais son premier grand amour, Marie Mancini, nièce de l'italianissime Mazarin, fut brun. L'amateur d'art pourra visiter à Versailles une salle, dite «cabinet des Beautés» - Hélas rarement ouverte au public! - qui renferme 17 portraits de dames de sa cour: peintes au même format et dans la même attitude un peu raide, les 17 duchesses et princesses sont d'une beauté «à montrer aux ambassadeurs» (ainsi définissait-on Mme de Montespan), c'est-à-dire blondes. Elles ont été peintes par les frères Henri et Charles... Beaubrun.

Pouf! une blonde...

Mais les préjugés sur les blondasses (décolorées, donc idiotes) ont franchi les siècles. Attention à ne pas ressortir de chez le coiffeur avec un «blond pouf'» sur la tête, pour reprendre l'expression de Christophe Robin, le coloriste des stars. Le terme de «pouf'» est le diminutif de poufiasse, cette dame des «maisons» que les messieurs attendaient au «salon» et qu'on leur présentait assise sur un pouf.

«Qu'est-ce qu'une mèche brune chez une blonde?
- Une lueur d'espoir»


Remarquable exception, Jean-Paul Gaultier, lui-même décoloré, adule la blondeur peroxydée d'une Loana ou d'un Steevy. Et Madonna se range à ses côtés: au début de sa carrière, elle revendiqua le côté trash des racines noires de la blonde oxygénée ainsi que le port du crucifix (notons là encore l'attirail religieux) au creux du soutien-gorge visible. Elle assuma ensuite le blond platine dans sa tournée mondiale de 1990, le «Blonde Ambition Tour».


Décalage entre fantasme et opinion: le Dr Tony Cassidy, psychologue de l'université de Coventry, a présenté les conclusions de sa recherche au congrès annuel de la British Psychological Society, en 1999. Il a demandé à 60 hommes et 60 femmes de regarder une série de portraits d'un même mannequin avec quatre couleurs de cheveux différentes: blond platine, blond naturel, brun et roux. Les 120 cobayes devaient classer les modèles selon leur degré d'intelligence, d'agressivité, de popularité et de timidité. Résultats: la blonde platine apparaît la plus bête, la brune la plus timide, la blonde naturelle la plus appréciée.


Le racisme «anti-blondes» a pris des proportions inattendues avec le déferlement des «blagues blondes». A tel point qu'en 1998 l'International Blonde Association a vu le jour à Karstula, en Finlande. Les blondes Finlandaises en auraient assez de subir les sarcasmes masculins (en Finlande existent aussi les Lapones, en majorité brunes, mais tout le monde s'en fiche). Cette association s'est donné pour mission de rétablir l'image des blondes, de créer des comités locaux dans tous les pays et de lancer des campagnes de sensibilisation.


Car la blonde, héroïne des chansons depuis l'époque courtoise des troubadours, s'est muée en objet de plaisanteries, l'une des plus convenables étant celle-ci: «Qu'est-ce qu'une mèche brune chez une blonde? - Une lueur d'espoir.» Elle a pris l'emploi, aux Etats-Unis, des Polonais (blonds) et, en France, des Belges (assez clairs aussi). Si, à l'origine, les premières visées étaient les «blondasses», aujourd'hui toutes les blondes sont concernées. Comment expliquer cette endémie? «Les blagues sur les blondes ont bénéficié d'un nouveau média: la diffusion par e-mail, explique Brune (!) Biebuyck, spécialiste de la tradition orale et directrice d'étude à l'antenne parisienne de l'université Columbia. Les blagues anti-blondes sont culturellement liées à Hollywood et à ses actrices, à la fois inaccessibles et sensuelles.» Pour d'autres, ces plaisanteries remonteraient aux années 1970, quand la firme de cosmétiques Clairol a lancé une vaste campagne publicitaire pour sa première ligne de produits «spécial blondes». Son slogan? «Blondes have more fun» (les blondes s'amusent davantage). Le matraquage de ce mot d'ordre sur l'ensemble des canaux audiovisuels aurait déclenché un ras-le-bol et les premières remarques sarcastiques. Dernière hypothèse: les blonde jokes seraient les enfants du «politiquement correct», qui interdit de se moquer de quelque minorité que ce soit: juifs (new-yorkais, spécialiste Woody Allen), Noirs, homos, Portoricains. L'humour (?) s'en prend ainsi à ce qu'il y a de plus Wasp chez les Wasp (white Anglo-Saxon protestants): la blonde... Dans le métro parisien, un gel à mécher les cheveux après le bain de mer, lancé par les laboratoires John Frieda sous la pub de Beach Blonde, vit ses affiches (trois créatures aguicheuses en Bikini blanc) immédiatement taguées en Bitch Blonde (blonde salope).


On notera au registre des relations franco-américaines que deux sottes littérairement célèbres ont des boucles claires: Emma Bovary (relire le passage chez Flaubert du comice agricole où le soleil illumine un frison doré sur sa nuque) et la Lolita de Nabokov, nymphette et stupide. Les deux sont irrésistibles et les romans, des chefs-d'½uvre.


D'après Brune Biebuyck, un fait est incontestable: la blonde, comme le dollar ou le drapeau étoilé, est un symbole des Etats-Unis. Et, comme telle, elle suscite admiration et répulsion. De la poupée Barbie aux séries télévisées (Amour, gloire et beauté, Côte Ouest, Buffy...), en passant par les princesses de Walt Disney, le culte de la blonde «belle, riche, gentille et célèbre» berce les esprits dès la plus tendre enfance. Ces enfants que nous appelions «nos chères têtes blondes».

Les mystères du nom de la blonde

Têtes blondes (toujours au pluriel), anges blonds perdurent; Auprès de ma blonde est une chanson encore connue au bout de trois siècles. «Ma blonde» désigne la petite amie, l'amoureuse; le terme a vieilli, remplacé par «ma meuf», mais demeure au Canada, où il signifie l'épouse. Faire la blonde, au XVIe siècle, était se parer; un blond d'Egypte, au XVIIe, était un Noir. Une blonde désigna aussi un bouillon blanc (XVIe siècle), une dentelle de soie au XVIIIe. On garde encore un demi de blonde (bière), griller une blonde (cigarette) et blondir en cuisine (faire rissoler).


Un mystère plane pourtant sur l'apparition de ce mot qui, selon Alain Rey et son fascinant Dictionnaire historique de la langue française (Le Robert), est «d'origine incertaine». Nous évoquions ci-devant les invasions vandales et ostrogothes qui propagèrent la blondeur jusqu'en Andalousie et en Sicile. La philologie fut, elle aussi, souvent envahie par les Allemands. Ainsi, en français, bien des noms de couleur ont des racines germaniques (brun, blanc, bleu, gris, voire fauve...). Mais blond? Ce mot qui qualifie les cheveux des gens du Nord mit longtemps à naître. Or les Romains durent bien en avoir besoin pour décrire leurs ennemis puis alliés puis ennemis (ad libitum) germains. On trouve un blunda en latin tardif. Et le premier blond français s'écrivit d'ailleurs blund (1080), lorsque le provençal écrivait blon. Quant au blond de l'allemand et de l'anglais modernes, ils sont un emprunt tardif au français, comme l'italien biondo. La racine a disparu, le philologue Friedrich Kluge, dans son Dictionnaire étymologique des mots allemands (1883, dernière réédition 1975), s'échina de manière hypothétique (Rey dixit) à le faire jaillir de l'indien bradhria (rougeâtre). Le mot blond n'existe pas. Si ce n'est dans le latin populaire, où il n'apparaît qu'au XIe siècle. A partir de là, on eut blondeur, blondin (homme de cour), blondasse (1755), ou les ravissants blondoyer (XIIIe, époque courtoise) et blondoiement (XVIe, époque de Ronsard).

Hitchcockines, blondes parmi les blondes

Le mot n'est rien sans l'image et Wittgenstein assenait que «ce qui peut être montré n'a pas besoin d'être dit»; Ludwig Wittgenstein, philosophe du langage, redécouvert assez récemment en France, terre latine, est chéri depuis un siècle d'Oxford à Heidelberg, terres blondes. Un Anglo-Saxon en fit sa devise et sa marque de fabrique: Alfred Hitchcock. Hitchcock n'a pas inventé la blonde, il s'en est servi. Hollywood avait déjà connu Lillian Gish, avec Griffith, dès les années 1910, qui fut la première vraie star grâce à l'invention du gros plan avec éclairage derrière ses cheveux. On connut Jean Harlow, pur platine, mutine. Il y eut Marlene, petite boulotte de L'Ange bleu, dégermanisée, amaigrie et clarifiée en Impératrice rouge et la suite. Marilyn, Jayne Mansfield, bonnets et QI de 149, dans La Blonde et moi, de Frank Tashlin. Mais Hitchcock, débarqué en 1939 à Hollywood (Rebecca), avait déjà commencé ses méfaits. Son premier succès (britannique) fut The Lodger (1926), en VF Cheveux d'or... Et sa première blonde fut Anny Ondra, dans Chantage (1929), qui dessoude au couteau son violeur. A partir de là, ce fut une symphonie en blond. «Son rêve, c'était qu'elles vinssent toutes de Stockholm, de Londres, de Berlin, écrivait Michel Grisolia dans Le Siècle de Hitchcock (L'Express, été 1999). A la rigueur de Philadelphie, jamais de Madrid, de Paris ni de Rome. Même si elles avaient vu le jour à Tokyo comme Joan Fontaine, à Cincinnati comme Doris Day, à Fort Wayne comme Carole Lombard, à Chicago comme Kim Novak, il les imaginerait aussi peu terriennes que possible, dans le genre perles et velours noir avec des airs d'institutrice. Le regard oscillant entre la menace et le cauchemar. Chez les héroïnes de Hitchcock, il n'y a jamais loin des salons de Van Cleef à l'asile d'aliénés.»


Créateur craintif et tout-puissant, frustré, pervers, sadique, Hitch les torture, physiquement, mentalement. Leur lance des nuées d'oiseaux, les menotte (fétichisme), les livre au couteau d'un fils à maman dans Psychose. Jambes de gazelle, chevilles trop fines sur talons trop hauts, coiffures impeccables, pieds nus (fétichisme bis), épaules nues, toujours trahies mais dangereuses, elles sont un style. «La femme blonde est comme le suspense, disait-il. Plus grande est la part d'imagination, plus grande est l'émotion.»


Il y eut Kim Novak, puis Janet Leigh, Eva Marie Saint, Grace Kelly, qui devint complice et amie avant de finir princesse. Et Tippi Hedren. Là, on entre dans le drame. Pour Les Oiseaux, destinés à Grace Kelly, empêchée pour cause de mariage sérénissime, il se rabat sur un mannequin qu'il remodèle. Tournage pénible. Il se laisse aller à lui faire des avances. Tippi se cabre. Et sa fille, Melanie Griffith, se souvient d'avoir reçu à 9 ans en cadeau de l'oncle Alfred une poupée à l'effigie de sa maman dans le tailleur déchiré par les oiseaux. Une poupée Barbie, détournée.

Sociologie de Barbie

Les yeux bleus, la chevelure dorée, la poitrine généreuse et la taille de guêpe de Barbie, la plus célèbre poupée du monde, continuent de faire rêver les fillettes: près de 90% des petites Françaises en possèdent au moins une. Plus de 1 milliard ont été vendues dans le monde (333 Barbie pour une vraie blonde!). Barbie n'est pas une Native American, elle est une immigrante allemande. Barbie s'inspire de Lili, une pin-up ultrasexy du journal Bild Zeitung. Ruth Handler l'a apportée dans ses bagages en 1951, avec une idée en tête: l'américaniser, la rendre respectable. Respectable, car la blondeur germanique, dans l'après-guerre, était entachée des discours des Chemises brunes sur la pureté raciale. Barbie, ex-Lili allemande (remember Lili Marlene), devint une icône américaine, pour Marie-Françoise Hanquez-Maincent, auteur de Barbie, poupée totem (éd. Autrement). «Perchée sur ses talons hauts qui devraient lui interdire certaines activités quotidiennes, Barbie s'affiche conforme à l'image américaine d'une féminité oisive, investie d'une mission sociale: valoriser l'homme qui s'est fait une place dans la société. Barbie reste perçue par les femmes comme le symbole d'une créature artificieuse et fatale dans laquelle elles ne se reconnaissent pas et refusent de se laisser enfermer», explique la spécialiste de civilisation américaine.

Du blé dans le cassoulet

Barbie est le surgeon commercial d'une série de stars préfabriquées. Certains contempteurs se levèrent contre leur «carrière choucroutrée et leur glamour filasse (sic)». Ainsi, le plasticien Alexandre Perigot leur a consacré une exposition sous le titre Blondasses. Pour lui, les stars blondes aux lèvres et aux seins plastifiés seraient vraiment les premiers OGM importés des Etats-Unis. «Avec l'aide des agriculteurs de Castelnaudary, j'ai décidé de «coiffer» des meules de foin à la manière de Claudia Schiffer ou de Pamela Anderson, explique-t-il. C'est une manière de mettre en avant l'américanisation des cultures, au sens propre comme au figuré.»


Le cliché de la blonde sotte n'est repris que par les brunes qui estiment injuste que les blondes aient plus de succès

CQFD!!!!!!!

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