Description
Pour écrire l'histoire de sa vie, il faut d'abord avoir vécu ; aussi n'est-ce pas la mienne que j'écris.
La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. C'était un été étrange et étouffant. Le riche parfum des roses embaumait l'atelier et quand la légère brise d'été remuait les arbres du jardin, il venait, par la porte ouverte, une lourde odeur de lilas ou l'arôme plus délicat des aubépines rougissantes.
La guerre commença dans le plus grand désordre. Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. Il avait six pieds, moins un ou deux pouces, peut-être ; solidement bâti, il s'avançait droit sur vous, les épaules légèrement voûtées et la tête en avant, avec un regard fixe venu d'en dessous, comme un taureau qui va charger.
"Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi. Que je suis aise d'être parti !
Je suis dans la chambre de ma mère.
Je suis un homme d’un certain âge.
Aujourd’hui, Maman est morte.
Près de la fenêtre, dans une petite pièce à demi obscure, mon père, vêtu de blanc, est étendu par terre.
Non vraiment, on aurait beau chercher, on ne pourrait rien trouver à redire, c'est parfait... "