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Lazare , 38 ans , Homme
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- Profil de Parsifal ( Sans photo )-

1937, Stuttgart
Philipp est assis sur le canapé de son office, face à son bureau, un meuble massif qui dévore le mur du fond, couvert de papiers noirs de chiffres et d'anotations, surplombé d'une large baie vitrée. Le panneau de verre le plus à gauche est ouvert, appelant, comme une invitation, l'attention de Philipp. Une porte ouverte sur l'oubli et le pardon. Fut un temps, il appréciait d'y aller prendre l'air, d'y laisser son regard songeur couvrir les cimes pointues de la cité. Les premiers mouvements du choeur de Mozart s'élèvent alors. l'Agnus Dei. Les voix plaintivent grimpent dans un crescendo d'agonie, couvrant les suppliques étouffées qui percent à l'étage d'en-dessous. Philipp prend une longue inspiration et ferme les yeux très forts. Ils sont déjà arrivés. Il aurait juste voulu entendre la fin du Requiem.

1973, à quelques kilomètres de Nuevo Laredo
Le soleil de plomb balaye l'arrière-cour, où s'élève en colonnes étouffantes la poussière qu'un vent fantomatique remue sans conviction. Un vieil homme est assis sur un banc, un chapeau à larges bords couvrent d'ombres son visage parcheminé. Il regarde le jardin, étroite oasis verte dans ce désert écrasé de chaleur. Chaque jour, il vient ici pour arroser ces fleurs, d'un geste machinal. Il y a quelque chose d'une lutte cosmique dans l'ineffable motivation qui pousse cet homme, au demeurant conscient que c'est en vain qu'il protège du climent cette végétation, à venir chaque jour remplir son office. Et chaque jour, il regard longuement ces fleurs en se demandant combien de temps les sépare de leur fin. Mais le maître désirait ardemment avoir un par-terre fleuri. Pour le souvenir. Le tableau est complété de son petit-fils, Juanito, qui court sur le pavé poussérieux, tout autour du banc d'herbes en criant, malgré les remontrances de son grand-père. Mais l'enfant a raison : le maître de maison ne dit plus rien. Et le jardinier est obligé d'avouer qu'il ne l'a pas vu lui non plus depuis longtemps. Il a posé la question à sa bonne, une brave femme. Elle l'a toujours trouvé excentrique. Mais les gens qui ont les moyens le sont toujours. Il ne supporte pas la chaleur et c'est pour ça qu'il passait de longues heures du jour enfermé dans la cave, à écouter un opéra, Parsifal. Un jour, elle est descendue, mais a été durement rabroubé. En bas, il n'y a que des vieilleries, des antiquités qui s'entassent et prennent la poussière et un immense drapeau présentant un poignard estoc vers le bas, avec un croix en fond. Elle lui a même raconté qu'elle avait vu - elle s'était longuement signée - un immense sarcophage ouvragé, avec tout un harnachement de métal autour. Et ensuite, elle lui a expliqué, à mi-mot, que le vieillard, à présent, passait tout son temps en bas. Pire. Il délirait. Il parlait seul, longuement, semblait raconter de longues histoires. Mais elle ne comprenait pas ce qu'il disait. Il s'exprimait dans sa langue natale. L'allemand.

1944, Lublin
Nikola se mordit pensivement la lèvre inférieure en fronçant les sourcils. Il détestait ce genre de situations. Il se sentait comme un rat pris dans un piège. De prime abord, il avait eu un mauvais pressentiment en descendant du train, entouré de toute une soldatesque présentant des visages conquérants, qui le guidèrent à travers le camps de concentration de Majdanek. Il s'était d'autant plus renfrogné quand il s'était aperçu de la véracité des dires de l'officier allemand, arrivant dans les quartiers du Kommandant. Les manuscrits retrouvés chez un quelconque antiquaire juif étaient bien des transcriptions en latin tardif d'Adelhaidis Medardus, un historien romain qui s'était intéressé de près aux rituels slaves d'inumation. Comment cet homme avait pu se retrouver en possession de pareilles écrits, cela échappait à la compréhension de Nikola. Comment le Kommandant avait pu avoir conscience de l'authenticité de ces écrits aussi. Toutefois, il avait réussi à attirer l'attention de l'Ordre de Thulé et Nikola savait que le marchandage de cet ouvrage ferait un bon moyen de pression pour entrer dans l'Ordre. "Encore un parvenu", soupira Nikola, sachant que ses ambitions seraient comblées. L'Ordre avait prédit, contre toutes attentes, la fin de la guerre. La défaite. Et se dépêchait d'entrer en possession d'un maximum de reliques avant de fuire. Nikola avait déjà préparé sa porte de sortie vers le Mexique. C'est un sourire un peu plus satisfait alors que cette pensée l'effleurait qu'il offrit à l'officier nazi, alors que s'élevait derrière eux une ouverture de Wagner. "Et encore Wagner", songea Nikola, qui n'en supportait plus qu'un unique opéra. Le seul dont le sujet attisait la flamme qui l'avait poussé à rejoindre l'Ordre de Thulé. "Dites-moi, souffla-t-il enfin, de son ton drastiquement poli. Qui est le juif qui est en garde du manuscrit ?
- Un de mes prisonniers préférés. C'est pourquoi je le garde auprès de moi, répondit le Kommandant, qui se redressa dans son siège. Ils étaient assis dans le jardin de la demeure de ce dernier. Nikola appréciait infiniment cette étonnate démonstration d'organisation. L'unique qualité qu'il prêtait à cet homme. "Vous vous êtes pris d'affection pour un sous-homme ? murmura-t-il en réponse, forçant le Kommandant à prêter davantage l'oreille. Il faisait exprès d'être presque inaudible. "Comprenez bien qu'il n'est d'affection qu'égale à celle que je puis éprouver pour mes animaux. Mais celui-ci a la particularité d'avoir une histoire qui m'intrigua au point que je le voulus à mon service personnel. C'est une ironie pittoresque.
- Ne faites pas tant de suspens, voyons." Nikola ne supportait que peu cette façon ridicule que le Kommandant avait de tourner autour du pot. "Ce prisonnier a dénoncé sa famille en se réclamant de la Blutschutzgesetz. Il a dit avoir été trompé à son mariage et ne pas savoir que son épouse et donc son fils étaient juifs. Je crois qu'il pensait sincèrement qu'il ne subirait pas la rafle par son acte. J'aurais voulu être là quand il a été arrêté aussi. Le croyez-vous, il a vendu sa famille pour se protéger. Et chaque jour, j'admire l'inexpression de son faciès alors qu'il me récite quotidiennement, de son ton morne, les chiffres de l'extermination. C'est l'un de mes trop rares plaisirs."
- Je le veux avec moi, souffla Nikola avec un rictus sardonique, déguisant cet pic en excentricité. Je veux qu'il m'accompagne dans mon chemin de retour à Munich. En tant que prétendant à l'adhésion à l'Ordre, vous ne pouvez vraissemblablement refuser à un de vos supérieurs dans l'Ordre une requête de ce genre, n'est-ce pas ?" Le Kommandant fit une moue renfrognée et marmonna une formule de politesse pour l'en dissuader. Quand Nikola quitta la Pologne, il était accompagné de cet homme terne en costume noir et silencieux.

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