La Mort du Loup
Le Loup vient et s’assied,
les deux jambes dressées,
Par leurs ongles crochus
dans le sable enfoncées.
Il s’est jugé perdu,
puisqu’il était surpris,
Sa retraite coupée et tous
ses chemins pris,
Alors il a saisi, dans sa
gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge
pantelante,
Et n’a pas desserré ses
mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu,
qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui,
comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans
ses larges entrailles,
Jusqu’au dernier moment
où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui,
sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis
il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc
jusqu’à la garde,
Le clouaient au gazon tout
baigné dans son sang ;
Nos fusils l’entouraient en
sinistre croissant.
Il nous regarde encore,
ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu
sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment
il a péri,
Refermant ses grands yeux,
meurt sans jeter un cri.
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