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A propos de meihan.hiran

Meihan , 108 ans , Femme , Phumi-krang-kroch-1
Etait en ligne il y a plusieurs jours
localisation de meihan.hiran pour rencontre et tchat

Apparence physique

Apparence physique Très bien
Taille 1m70
Poids Mince
Cheveux Noirs
Yeux Noirs

Mode de vie

Fume Oui

Pour en savoir plus

Scolarité Diplôme de 2e ou 3e cycle universitaire
Enfant(s) Aucun
Désire un/des enfant(s) Non
Relation Autre
Orientation Hétérosexuel(le)
Signe astrologique Bélier

Description

~> Nom: Tetsuya- Delcourt



~> Prénom: Fumiko



~> Age: 24 ans



~> Origine: Nihon-jin / Furansu-jin



~> Groupe Sanguin: O+



~> Lieux de vie : Loft de Standing en plein Shinjuku



~> Job: Principale actionnaire du groupe Tetsuya-Delcourt



~> Gang: -



~> Rang Dans Le Gang: -



~> Ecole: -



~> Cours préféré(s): -



~> Arme: Nagimaki et Nodashi



~> Compétence: -





~~~ Caractéristiques Physiques et Comportementales ~~~



~> Cheveux: Noirs



~> Yeux: Noirs



~> Grandeur: 1m70



~> Tenue: Pratique et chic, avec une pointe d'excentricité. Fumiko ne porte que des fringues griffés jeunes créateurs. Jamais de talons, c'est la reine de la basket, en possédant une centaine de paires dans son dressing, détail qui à le don d'horriffier les membres du conseil.



~> Caractère: Versatile, erratique, changeant.



~> Esquisse d'Histoire: "Je suis Double..."
C'est ce qu'elle se répetait en relevant la tête du miroir, la paille d'or encore dans la narine et la coke lui irritant les muqueuses. Quelques reniflements rapides et elle migrait vers la baie vitrée. Front contre le verre, elle regardait sans sourire les reflets des visages hypocrites. Quelques quarantes convives pour sa sauterie, des gens qu'elle connaissait à peine, la jeunesse dorée de Tokyo. Plus rien ne l'amusait depuis longtemps. Désabusée, non rien ne la faisait vibrer... Même pas la drogue. Elle avait tout pour elle, l'argent et le pouvoir qui allait avec. Quelques idoles sur le retour complétement beurrées fôlatraient nues dans sa piscine, sur le toit, avec quelques artistes dans le coup. Rien de bien méchant. Fumiko était un spectre depuis la mort de ses parents, douze ans auparavant. Scindée en deux, ne revelant son véritable visage qu'en de rares occasions. Du haut de sa tour de verre, de son empire financier, elle s'ennuyait, proposant à un mec qui passait par là de le payer pour qu'il la frappe. Le nez plein de blanche, il riait bêtement, incrédule. Pauvre con semblait-elle lui dire en le bousculant sans ménagement. Ascenseur de verre et de nickel où elle s'égratignait les phalanges, en frappant contre les portes. Un hoquet, un sursaut, une bouffée d'oxygène, du trip hop dans les oreilles et tout Shinjuku qui lui ouvrait les bras... C'était certain, elle allait trouver ici satisfaction...


~> Lien de parenté: Soeur ainée de Tetsuya Izanagi






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Asiatic History X

Il était en retard, mais pas assez pour lui faire quitter le bar. Meï gardait son sourire crispé des grands soirs lorsqu'elle était obligée de se fondre dans la masse grouillante des humains. Elle n'avait pas choisis ce rade, c'était une idée de Raymond, il avait trouvé la taule sur un pompeux site de gothiques prépubères. Elle n'avait pû, évidement, se retenir de venir. Le bar était un repaire d'ados boutonneux à la face blanchie et aux cernes de rimmels, déguisés comme pour halloween, tous sirotant des cocktails rouge sang à base de grenadine.
-"Putain... On se croirait dans une réunion annuelle du club des Toré..." se contenta-t-elle de souffler, le nez dans son verre d'eau plate.
Conformemant à ses goûts, la trilobite arborait sur le crâne un serre-tête aux longues mais tombantes oreilles de lapin, d'un rose moins soutenu que celui de ses cheveux, antan. Oui, depuis qu'on cherchait à lui tomber dessus, elle devait faire profil bas, exit les excentricités capilaires et le maquillage abondant. Quoique brune, elle arborait une coupe afro bien étonnante pour une ressortissante asiatique. Trop vieille pour changer Meï. Le casque de sa Kawasaki sur la table, elle tripotait sans cesse son portable, espérant un appel de son officieuse moitié. Elle imaginait que la mort des deux garous avait calmé l'ardeur du mec ayant mis un contrat sur leurs têtes. Elle relâchait son attention, personne ne la connaissait dans ce bar de Neon Park et sa bécane garée dans une ruelle éloignée. Pourtant... Elle levait le bras pour interpeller le serveur et ce fut le noir complet...

-"... Meï... J'suis vraiment content que tu sois là..."
Le blondinet la gratifiait de son plus beau sourire de fils de pute, tout en dents beaucoup trop longues. Face à lui, poignets et jambes liées et maintenue par deux molosses à la mine apathique se tenait la dite Meï, rongeant son frein et son baillon par la même occasion. Le scotch marron avalé, elle réclamait une cigarette, cherchant un siège du regard. Le petit blond poussa une chaise de bureau à roulettes jusqu'à elle, où, jouant des coudes avec ses geôliers, elle finit par s'asseoir.

- "Pourquoi donc une cigarette mon chaton? Tu sais pourtant que c'est très très mauvais pour la santé." Il jubilait de plus en plus, aspirant une longue et lente bouffée de nicotine.
La trilobite ne relevait, pour cette fois, la remarque, bien trop occupée à zieuter les coins et recoins du hangar humide où cet empafé la sequestrait.

-"C'est coquet chez toi. Non vraiment, c'est épuré, minimaliste, ch'uis grave fan du glauque. J'suis vraiment gâtée. Bon Mortfäe, on va pas se renifler le cul deux heures... C'est pour quoi? Si tu voulais m'offrir un verre, un coup de téléphone aurait suffit." Elle hâppait entre ses lèvres une cigarette tendue mollement par l'un des gorilles, le second craquant une allumette.

-"Mais tu fermes jamais ta gueule? C'est pour ça que tu me casses toujours les couilles, tu sais jamais quand te taire. Putain, commences pas comme ça... J'sens que je vais devenir tout tendu."

-"Ce qui est habituellement bon signe, du moins, si ces cordes sont pour un plan bondage. Ca te dit pas de me détacher au moins les mains, parce que là, avec la clope, j'vais me cramer le futal et c'est pas cool, c'est pas le mien tu vois, il est..." Mort ne lui laissait pas finir sa phrase, la gifflant d'un revers de main. Surprise, la khmer ouvrait la bouche pour répliquer et réclamer le retour de sa blonde, évincée par le coup, mais cette fois ci encore, elle fût coupée dans son élan par la poigne brutale de deux geôliers. Ils la jettait au sol et sans même changer leur expression faciale, la passait à tabac.

-"Voila Meï... T'as vu hein c'que tu me fais faire... J'voulais pas être méchant avec toi, mais tu me gonfles vraiment ce soir. Bon et les deux là... Allez y mollo, ça m'emmerderait qu'elle se coupe la langue."
Du bout de sa chaussure italienne vernie, le petit enfoiré la retournait sur le dos, un mouchoir à la main. Il lui essuyait amoureusement son visage ensanglanté et du bout de l'index, lui chatouillait le nez.

-"Meï... Meï Meï...T'as compris maintenant? Tu vas être sage?" En toussant elle cracha un peu de sang qui, coulant contre ses pommettes, vint coller ses cheveux à ses joues rebondies, tâchant, au passage, la veste du petit blond.

-"... Ils.... Ils n'ont que ça dans le bide tes travelos? Ne me reproche surtout pas mon arrogance ducon, c'est toi qui établit un rapport de force avec tes cordes et ton scénar de merde. Mais tu vois, c'est mon putain de jour de bonté, si tu m'enlèves ces liens, j'te jure sur la tête à Napalm que je me tiendrais bien. Et te fais pas de soucis. J'suis pas une menace, si j'avais eu envie de te tuer, j'l'aurais fais depuis longtemps, et sans t'envoyer de faire-part." Avait il vraiment le choix? L'affaire s'annonçait difficile et Meï capable du meilleur comme du pire. Mort se résolu à accéder à son caprice, coupant les épaisses cordes d'escalade fluo d'un coup de cutter.

-"Maintenant tu vas m'écouter, j't'ai pas fais venir pour te compter fleurette, rassures toi. J'ai... Comment dire ça avec tact et tout le bordel. Oh et puis merde. En fait, j'suis au courant de tes petites affaires pour les Molotov. Ne me demande pas lesquels, j'ai eu accès à ta base de donnée. C'que j'y ai vu m'a assez interessé, et j'aimerais assez hmmmm encore ce soucis de tact... J'aimerais m'approprier ce projet, et c'est là chaton, que tu interviens. Je te savais parano mais merde, même le pentagone à moins bien protégé ses logiciels. Meï...? Tu m'écoutes?"
Taxant une nouvelle clope aux gros tas de muscles la surveillant de près, la Khmer se massait les articulations du bras, visiblement plus concentrée sur ses pompes que sur le monologue du Machiavel en culottes courtes.

-"Pas vraiment non, mais je crois avoir entendue l'essentiel, tu veux me piquer mon boulot pour tes fins personnelles, c'est bien ça? La réponse tu la connais déjà..."
-"Mais merde Meï, je ne vais pas te supplier. Tu ne te rends même pas compte... T'as de l'or entre les doigts, si t'exploitais le filon, tu pourrais faire autre chose, devenir autre chose... T'as envie de squatter dans une cave toute ta non-vie? T'as vraiment envie de leur servir de vigie? T'es vraiment trop conne, tu ne te rends même pas compte qu'ils se servent de toi."

-"Comme tu as l'intention de te servir de moi. Je me trompe?"
-"Collaborer, nuance Meï, tu mérites mieux que ce groupe de malades."
-"Je le suis aussi, c'est probablement l'explication."
-"Ne te fous pas de ma gueule, j'ai horreur de ça, et cette petite comédie n'a que trop durée, tu n'es pas d'accord?"
-"Je ne joue pas la comédie, je m'adapte à mon milieu, une des règles primordiales de la survie..."
-"Ce qui me turlupine le plus, connaissant ton parcours, c'est qu'il doit avoir une explication, c'est obligatoire. J'ai beau me creuser le crâne, je ne pige pas pourquoi tu restes avec ces glandus."
-"Indéniablement parce qu'ils ne posent pas de questions... Mon parcours? Mon pauvre Mort', tu vrilles totalement, tu ne sais absolument rien de moi..."
-"J'en sais bien plus que tu ne le crois "BuckShot", mais pour l'heure, revenons en à ton projet. Eclaire moi mon chaton, le peu que j'ai vu m'a mis l'eau à la bouche..."
-"Tu ne veux pas non plus mon code de carte bleue, mes clés de moto et une pipe en prime? Si? Sois sérieux une minute blondinet... As tu au moins un argument, un seul, pour que j'accède à ta requête?"
-"Plus ou moins... Tu le veux comment ton argument? Débité en tranches? Roussi? A point? Chérie, t'y tiens vraiment à ton Raymond?"
-"Aoutch Mort, t'es vraiment trop cruel quand tu titilles ma corde sensible. Mais le clitoris c'est un peu plus haut..."
-"Meï... Ne me pousse pas à bout... Tu sais comment je suis quand je n'ai pas ce que je veux..."

-"V'là qu'il nous fait un caprice... Ce serait insulter Raymond que de croire qu'il ne pourrait se débrouiller sans moi pour se sortir de la merde, mais rien que pour le plaisir, juste pour te voir me supplier, je vais te donner la base de ma petite sauce... Bien que tu ne sois un grand criminel de guerre, peux tu me dire ce qu'est un "néo-virus" mon petit Mortfae?"
-"Probablement un virus d'une nouvelle génération..."
-"Et plus précisement? La plus belle union de la virologie et de la technologie de pointe. J'en suis l'heureuse maman. Bien qu'ayant fait peu d'émules, je n'ai rien à envier au docteur Mengele. Mon premier néo-virus était magnifique... Parfaitement mortel, très volatil et indétectable. Il était capable de tuer en 10 minutes et dans un rayon de cent mètres à la ronde, capable de disparaître aussi vite et surtout transporté et déclenché par un porteur anodin, par reconnaissance optique ou vocale."
-"J'savais bien que t'étais brillante chaton... Dis m'en plus ou j'explose la tête de ton amour..."

-"Le premier test à été tout à fait concluant. Sur une population de trente personnes. Le constat des médecins légistes fut sans appel. Ce qu'ils appellaient un "agent polymorphe à haute vitesse d'intrusion" avait été inoculé en quelques minutes à toute l'assemblée présente. Mon néo-virus, comme je le disais, très volatil, était d'une forte charge létale. Particulièrement pénétrant, il se multipliait à une vitesse dingue dans l'organisme, et mourrait presque aussi vite, une fois sa mission accomplie. En moins d'un quart d'heure, tous les tissus vitaux étaient touchés, et cela suffisait: toutes les autopsies révélèrent le même modus operandi, le virus s'attaquait aux gènes responsables de l'horloge cellulaire et leur mettait un sacré coup de turbo, multipliant par cent mille au moins la vitesse de vieillissement des cellules. Toutes les cellules des organes vitaux, cerveau, reins, foie, poumons, étaient mortes de vieillesse, l'horloge bloquée sur des chiffres aberrants..."
-"T'es en train de me dire que toi, connasse de salubri, toi, Meï, t'es capable de faire des manipulations génétiques, et mieux, de faire des virus pour altérer les gènes? Tu me prends pour un con?"
-"Je t'ai toujours pris pour un con mais là, non. J'ai toujours eu une passion dévorante pour les agents chimiques, qu'ils soient des agents incapacitants, suffocants, vésicants, les toxiques sanguins, les toxiques cellulaires et les neurotoxines. Tu te paluchais encore que je bossais sur l'agent orange petit... Quant aux manips génétiques, laisse moi t'expliquer quelques petites choses. Sais tu pourquoi le clonage est impossible? Du moins, était impossible? Non? L'horloge cellulaire... Hm... Après le succès initial de la brebis Dolly en 1997, on s'est vite rendus compte d'un truc: en fait, les bébés brebis étaient déjà "vieux" à la naissance. C'était comme si l'information cellulaire concernant l'âge de l'individu s'était répliquée elle aussi. C'est une des pistes sur lesquelles je me suis lancé, après mon départ de la côte est. Ensuite mes recherches ont été interrompues à mon entrée chez les Molotov, mais quand l'argent necessaire eut été amassé, je suis rapidement parvenue à une solution."
-"De quoi est-ce que tu parles, putain de nom de dieu!"
-"Je te parle de ma méta-protéine RAZ"
-"RAZ? Quézaco?"
-"Retour-à-Zéro, c'est un automate cellulaire, un terme d'informatique, je me sers pas mal de termes d'informatique dans ma discipline depuis un certain temps, ils nous ont bien piqués le mot virus hein..."
-"Abrège... Que fait cette protéine?"
-"C'est un peu plus qu'une simple protéine, mais je crains que tu n'ai pas la patience de tout entendre... RAZ permet aux cellules de remettre leur horloge à zéro pendant la période de croissance prénatale. Elle est produite par une séquence génétique que j'ai modifiée pour cela. En clair lorsque le bébé-clone naît, ses horloges ont été remises à l'heure, sans que la croissance normale des cellules ait été altérée. Une fois cette méta-protéine pondue, j'ai crée "le booster" qui comme son nom l'indique, fout un bordel monstre dans l'organisme..."

-"C'est bien beau ton charabia, mais pourquoi j'en ai jamais entendu parlé?"
-"Tu voulais que je passe une annonce au JT? J'ai ma manière pour faire parler de mes joujoux... Remember le gaz Sarin... L'heure viendra pour mon néo-virus, mais je n'en suis qu'à la première phase. Ce n'était qu'une ébauche... Le vrai néo-virus n'est pas destiné aux humains Mort'"
-"Salope... Pour les vampires c'est ça?"
-"Qu'il est malin... C'est bon maintenant? Tu sais tout ce que tu voulais?"
-"Je suis à la fois circonspet et totalement excité. Pourquoi un virus Meï? J'te pensais plus fortiche, capable de dézinguer tes ennemis en one-one. Tu me déçois presque."
-"J'ai comme l'impression que tu ne m'as pas écouté Mort'... Au lieu d'en tuer un ou deux en une seule soirée, j'm'en ferais des dizaines, des centaines même, sans bouger le petit doigt. C'est ça le progrès."
-"Et pourquoi pas les lupins?"
-"Parce qu'ils ne sont pas une menace, du moins, pas pour le moment. S'ils tentent de fourrer leurs museaux dans mes affaires, il me suffira de booster un peu plus mon néo-virus pour les envoyer ad patrès..."
-"Qui est au courant?"
-"Présentement moi, Napalm, Monsieur Boulet, toi et tes deux copines. Ce qui en soit, est beaucoup trop." Frappant le sol de son talon gauche, la Khmer déclenchait un système mécanique assez simple, faisant s'extirper de sa ranger une lame crantée. Comprennant qu'on parlait d'eux, les deux molosses se rapprochèrent du siège de Meï comme des insectes vers une source lumineuse. Ils ne réagirent pas lorsque la jambe de Meï se levait, ils ne réagirent toujours pas quand la lame transperait la cage thoracique du premier, ils ne réagirent toujours pas lorsque le coup de feu explosa la caboche du second. Ils ne s'étaient toujours pas écroulés au sol que Meï rangeait déjà le flingue dans le holster du bourreau empalé contre sa chaussure.
Contre son bureau, le blondinet, ahuri, se composa un nouveau visage, frappant dans ses mains et sifflant l'exploit.

-"Je pourrais tout autant te buter Meï..."
-"Oh non... Tu as trop besoin de moi Mort'... Et, à ta façon, tu m'aimes bien. Ca te répugne hein, mais tu es et sera jamais incapable de me tuer. T'ai je convaincue cette fois ci? Tu veux collaborer avec moi? Très bien, tu sera mon bras armé pour les prochains mois à venir. Tu comprends bien que je ne peux me consacrer à mon joujou et à faire le ménage. Oh, et puis tu me fera parvenir quelques spécimens divers de caïnites, pour les premiers tests. Ceux de ton choix évidement, mais en évitant les molotov."
-"Et si je refuse de jouer les chiens de garde?"
-"Et bien tu sera alors mon premier sujet d'expérimentation Mortfäe."
-"Tu es vraiment très vilaine Meï... C'est ton sire qui t'as appris tout ça?"
-"Laisse Echabod là où il est veux tu... Ce pauvre monsieur n'avait plus toute sa tête. Je me suis fait toute seule, je suis une autodidacte."
-"Apparement c'était pas n'importe qui ce bonhomme. J'pige toujours pas pourquoi ce pauvre bougre à jeter son dévolu sur toi."
-"Lorsque je l'ai rencontré, je venais de quitter de Tibet et je venais de m'engager dans les troupes chinoises pour niquer leur race aux tibétains. J'suis très rancunière, ça tu le sais. Je ne sais pas vraiment pourquoi moi en particulier... Quoique... A moins que ce soit ma petite particularité qui l'ai fait chaviré..."
-"Ton léger strabisme?"
-"Je ne louche pas, je suis myope pauvre tâche. Non... Je bouffais les cadavres. Va savoir pourquoi. Note que ça aussi plu à Pol Pot... D'où ma montée en grade. Ca y est? Tu bandes?"

-"T'es vraiment la plus grande des garces, des saloperies qu'il m'ai été donné de voir Meï..."
-"Je suis moi aussi ravie de notre future... Collaboration. Mais sache le Mort... Un seul regard de travers, un seul mot plus haut que l'autre... Et je risque de te chier dans les bottes... "
-"Arrête, j'vais flipper... N'oublies pas que j'ai Raymond sous le bras..."
-"T'as une sacrée paire de couilles mon grand... Mais tu t'es pris les pieds dedans une fois de trop. Je te laisse cette fois ci, le choix. Soit, dans les dix prochaines minutes, tu relâches ce cher Raymond. Soit j'fais prendre au mot "douleur" un nouveau sens mon petit loup... Devine quoi, je suis moi même porteuse du néo-virus. Avec un peu de bol, ton sang risque de réagir de façon interessante. Je ne te garantis pas la mort, mais un très très mauvais trip..."
-"Tu bluffes Martoni... Tu serais prête à t'exposer pour sauver ce mec?"
-"C'est là où tu te gourres." Elle extirpait de sa ranger un pistolet à seringue hypodermique qu'elle pointait contre le creux de son bras.
-"Tu m'as dis qu'il n'y avait aucun antidote!"
-"Qui parle d'antidote? Les trois premières minutes je serais exposée au virus, mais je m'injecterais une autre protéine, un peu différente de la RAZ. De quoi m'éviter pas mal d'ennuis. Alors que toi... Toi tu sera un sujet d'étude interessant."

-" Et serais tu prêtes à mettre sa non-vie en danger?" Dernier atout dans le jeu du blondinet, l'unique point faible de la salubri, tout droit sortis de son chapeau... Ou plus précisement d'un placard à balais. Raymond, Himself, tout aussi bailloné et entravé qu'un masochiste en goguette... Avec cependant moins de latex mais plus de chemise hawaïiene.
-"Niveau fils de pute, tu niques mon palmarès Pulpipi... Challenger mon cul... Libère le." Elle avait beau garder le flegme des grands jours, la Khmer n'en menait pas large, imaginant toutes sortes de morts pour le blondinet, ce qui avait le don de la soulager. Mortfae, bien que triomphant, avait étrangement la victoire modeste, arrachant le baillon de Raymond et se mettant en retrait, les fesses contre son bureau.
-"Tu vois Raymond gloussa-t-il, j't'avais bien dit qu'elle était pas nette cette gonzesse."
-"MA gonzesse..." Repliqua mollement le dit Raymond, n'accordant pas un regard à Meïhan.
-"Libère le Mortfae... J'aime pas m'répéter."
-"Tout doux les tourteraux... Y'a comme une tension dans l'air, non? Avec un arrière goût de mensonges secrets et toutes les conneries qu'on voit dans les soap. Vous n'avez rien à vous dire avant d'me mettre sur la gueule?"
-"T'as pas à t'expliquer Meï... Et j'ai rien à te reprocher, de tout ce que j'ai entendu, y'a pas grand chose qui m'a sorti de ma léthargie. Tout ce que je sais, ce que ce connard à engager des poilus pour te buter, qu'ensuite il m'a enlevé comme un malpropre, qu'il m'a collé ici, qu'il est venu te cueillir comme une fleur et qu'il à monté ce beau scénar en pensant, à plus ou moins juste titre, que tu trahirais les Molotov. Manque de bol, j'vais pas dire que j'm'en tape de ce que tu fais, mais tant que tu ne me mets pas au courant, et tu dois avoir tes raisons, bah j'en ai rien à foutre. On rentre à la maison?"
-"Voila pourquoi je ne quitterais jamais les Molotov... Et encore moins ce sale con de Raymond. Tu piges Mort'? Pas vraiment apparement... Tu penses être plus fort en solo? C'est là où tu te gourres, et profond en plus. T'es pas seul Mort, t'as toujours tes grouillaux et tes pétasses autour de toi, t'as ta petite cour de culs terreux... Regner à tout prix hein, fade petit prince, même sur des porcs. Reste avec eux, tu vaux pas mieux. Les molotov sont peut être complétements cons, déjantés, une équipe de bras cassés, mais je suis comme eux. Nous sommes tous sur un pied d'égalité. Nous avons une chose que tu n'aura jamais Blondinet... Nous avons confiance en nous. Maintenant je vais ramener Raymond chez nous. Envois autant de lupins ou de vampires que tu veux. Ils te reviendront sous plastique. Bonne soirée."



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Le piège: le bon vieux plan de la route au nord-est de Deadlink. Puis le row 299. Puis Neon Park, là, elle les perdrait, leur laissant croire que c'était par ici qu'elle vivait, ou tout du moins, se rendait.
Le piège avait été testé. Vérifié. Revérifié. Raymond ne laissait jamais rien au hasard qu'il traitait de dieu imbécile.
Le piège faisait partie du territoire. Il en était l'émanation la plus pure. Elle se servait de lui mais en retour elle le servait, car dans le territoire, le piège était une forme de vie. Le territoire en son entier était une machine, le territoire en son entier était un piège.
La loi fondamentale du territoire pouvait se résumer en quelques mots: Tromper ou être trompé. Ce n'était pas une loi pire qu'une autre.
Elle roule derrière la Buick jusqu'à l'embranchement avec Tin Machine, où elle la laisse continuer vers l'Est tandis qu'elle fonce vers le nord, vers un des ponts encore praticables qui emjambent l'ancienne route. Dans le rétroviseur le vieux pick-up Toyota a obliqué à sa suite, vers Tin Machine.
C'est bien elle qu'on suit.
C'est bien elle qui doit semer ce pick-up et ses occupants.
C'est bien elle qui est en danger.

Il existe de nombreuses règles dans le territoire. Raymond les lui avait apprises, depuis longtemps. Certaines de ces règles vous permettent d'assurer votre survie quotidienne, l'ordinaire. D'autres, plus rares, sont là pour garantir votre survie en cas d'évenements exceptionnels, inhabituels, hors normes, en tout cas imprévus.
Meïhan connaissait le territoire comme sa poche, mais il apparut très vite que les occupants du pick-up n'étaient pas des amateurs.
Rien à voir avec la buick rouge. Le toyota n'était certes pas aussi performant que l'énorme machine de Raymond, mais il faisait largement le poid face à la moto de Meï.
Très vite elle constata: Ils ne cherchent même pas à passer inaperçus. Ils me collent au train à deux cents mètres de distance et ne font ren pour rester invisibles. Ils s'en foutent; se dit elle alors qu'elle passait devant les structures de l'échangeur désaffecté de Deadlink, et les masses de réfugiés entassés dans leurs maisons pliables.
Et s'ils s'en foutent, c'est qu'eux aussi, ils ont un plan en tête.
Et ce plan, elle le connaissait.

Première règle: Toujours savoir, ou deviner, les plans de l'adversaire.

Deuxième règle: Ne jamais laisser l'adversaire connaître, ou deviner les siens.

Troisième règle: Réfléchir à fond, agir vite, disparaître encore plus vite.

Quatrième règle: Frapper le premier, frapper fort, frapper profond.

Et enfin, cinquième règle, tirée du manuel des forces spéciales:
If your attack is going pretty well, it's an ambush.

Des durs à cuire, s'était dit Meï. Elle avait tout essayé, sortir du row, prendre par des sentiers tout juste praticables, elle avait fait demi-tour vers le sud, elle était remontée vers le nord, elle avait empruntée une piste qui menait vers l'ouest, elle avait repris le row, elle était repartie vers l'est en direction de Neon Park.
Ils ne lâchaient pas. Ils s'accrochaient à leur plan. Très bien s'était dit Meï, ne pas oublier les règles de la survie dans le territoire.
If your attack is going pretty well, it's an ambush.
Pour le moment, leur attaque se déroulait "pretty well", leur plan marchait à la perfection.
A elle de faire en sorte que cela devienne une "ambush", une embuscade.
A elle de leur tendre un piège. A elle de fabriquer une machine.

Ils connaissaient leur plan, c'était celui qu'ils utilisaient eux mêmes, Raymond et elle, pour semer leurs poursuivants. Elle savait comment agir pour le contrer. Ne lui manquait que le plus important pour mener à bien l'opération.
Les armes.
Dans ses sacoches latérales, la Kawazaki ne transportait que du matériel médical, plus ce taser militaire avec variateur de voltage. Elle s'était dit que ce serait une procédure à changer de toute urgence. Un simple taser, et quelques injecteurs à seringues hypodermiques! Les autres étaient probablement armés. Rien que leur véhicule pouvait occasionner des dégâts importants sur n'importe quelle motocyclette, et sur toute structure humaine.

Raymond lui avait dit un jour: La cinquième règle signifie qu'un plan, même le meilleur, peut éprouver très vite ses limites. Et que le plus sûr moyen de contrecarrer un plan, c'est de laisser croire qu'il fonctionne.

Elle approchait de Neon Park, elle poursuivit ses tentatives infructueuses pour sortir du row 299 afin d'y revenir en les ayant semé, ce n'était qu'un leurre, une partie de son contre-plan. ll fallait leur faire croire qu'elle était à bout de ressources, qu'elle ne savait plus quoi tenter, qu'elle répétait vainement les mêmes manoeuvres, qu'elle n'avait aucune chance de s'en sortir.
Qu'elle finirait par tomber en panne d'essence.

Règle numéro six: Jiu-Jitsu, bushido, aïkido. Se servir de la force de l'adversaire, pour la retourner contre lui.
Règle numéro sept: Parvenir à concevoir ses propres faiblesses comme des opportunités imprévisibles par l'adversaire. Faire de ses manques des atouts. Transformer les forces les plus évidentes de l'ennemi en handicaps.
Règle numéro huit: Ne pas faire ce qui est prévu, surtout par soi même. Savoir installer une fausse répétition de routines pour mieux la rompre au moment opportun. Concevoir l'effet de surprise non pas comme un simple coup de feu limité dans le temps mais comme un tir de barrage qui s'établit dans la durée.
Règle numéro neuf: Envisager toutes les possibilités mais une fois la décision prise, ne jamais reculer.
Régle numéro dix: N'oublier aucune des règles précédentes.

Alors, voilà. Le piège à fonctionné.
Des durs à cuire pensa Meï, mais personne dans le territoire ne peut lutter contre Raymond et son enseignement.
La kawazaki stationne au beau milieu du row 299, juste après un virage aux abords de Neon Park, entre deux collines boisées. Ici, il y a encore de la végétation, des buissons de Chaparral, des arbres, de la brouissaille à liserons, des maddifs de ronces, des arbustes d'églantiers, de l'égiron, de l'ambroisie... Il y a de quoi se cacher à la vue des occupants du Toyota. La végétation vivace et nuisible du territoire remplit son rôle à la perfection.
Leur plan aussi à fonctionné à la perfection. Pretty well, indeed.
La kawazaki est tombée en panne et son conducteur doit avoir pris la fuite dans les proches environs.
Alors, on sort du pick-up, les armes à feu bien en vue.
Meï discerne un fusil à pompe dans les mains d'un immense afro-américain vêtu d'un uniforme jaune et noir typique des triades des vortex, il vient de s'extraire lourdement du côté passager.
Un blondinet vêtu de rouge de pied en cap est déjà sorti du côté conducteur, il tient un gros revolver au canon court crénelé, couleur aluminium.
Leur plan à si bien marché. S'ils ne l'attrapent pas tout de suite, il suffira d'attendre le retour de la femme en fuite. Elle ne pourra pas laisser sa moto indéfiniment au milieu de la piste.
Les homme font un tour d'inspection sur les petites buttes avoisinantes, jettent un bref coup d'oeil à la kawazaki, tiennent un rapide conciliabule qu'ils poursuivent en revenant vers leur véhicule.
If your attack is going pretty well, it's an ambush.

Si l'homme est le plus terrible des prédateurs, c'est précisement parce qu'il a une conscience très nette de la portée morale de ses actes.
Cette "conscience morale" sert en quelque sorte de barrage naturel contre les instincts les plus meurtriers qui peuvent se faire jour dans n'importe quel animal.
Mais l'homme n'est pas qu'un animal. Sa conscience morale a moins pour but de l'empêcher de retomber aux niveaux les plus primitifs de l'animalité que d'éviter, au contraire, qu'il puisse franchir une étape, souvent indicible, au dessus de sa condition strictement humaine.
La simple pulsion animale permet en effet à l'homme de tuer.
Mais ce qui se stue un cran au dessus de la conscience morale, ce qui brutalement se déverse une fois ce barrage naturel surpassé, est autrement plus terrifiant.
Car il ne s'agit plus simplement de tuer, même dans la rage de la légitime défense, voire dans la froide cruauté du carnivore jouant avec sa proir avant de la dévorer.
Il s'agit de tuer de la façon la plus invisible, la plus secrète, la plus technique qui soit.
Il s'agit bien de considérer l'assassinat comme un des Beaux-Arts.

Exacte, la science.
Technique, le piège.
Très beau, l'art.
Très simple, le coup.
Très simple, en vérité.

-... ou alors elle a peut-être essayé de rejoindre une planque sur Neon park, disait l'énorme black en s'installant sur son siège.
-On va aller jusque là bas, c'est pas un coin que je connais bien, et toi?
-Pas trop non plus, mais si on roule assez vite on pourra la choper sur la route...
-Qu'est ce que je fais? J'écrabouille sa putain de moto au passage? demanda le conducteur en introduisant la clé dans le démarreur.
-Ca mon pote, c'est dans tes rêves, avait fait Meï, en se redressant sur la banquette arrière du pick-up, au milieu d'objets de toutes sortes qui l'avaient masquée à la vue des deux hommes.
Elle était déjà en mode "automatique".
Une fois l'action entreprise, la mener au bout le plus rapidement possible. Une fois l'action pensée, agir sans la moindre pensée.
Le taser fait jaillir ses éclairs en plein sur le crâne rasé du gros noir, le plus fort voltage possible, distance: zéro centimètres, l'homme émet un grognement sourd en perdant connaissance, agité de secousses frénétiques. Il aura au moins droit à une sévère commotion cérébrale, peut être pire.
Même fraction de seconde, de la main gauche, elle appuie sur la détente d'un pistolet à seringue hypodermique qu'elle vient de coller sur la nuque du conducteur. Elle a réglée la puissance de projection au maximum, la fléchette d'argent, de titane et de verre composite traverse de part en part la gorge du blondinet vêtu de rouge, trouant au passage une petite section de la moelle épinière et de la colonne vertébrale avant de pulvériser sa pomme d'adam. Un peu de sang a aspergé le pare-brise d'un nuage de fines gouttelettes.
Voilà.
C'est fini.
Très simple. Très rapide. Très létal.
Les deux hommes s'effondrent lentement vers l'avant d'un même mouvement, étrangement synchrones, comme manipulés par un marionnettiste invisible.
Meï descendit du Toyota en tenant précieusement les deux objets qui venaient de donner la mort avec une précision chirurgicale comme s'il s'agissait de talismans dédiés à une divinité qu'elle ne connaissait que trop. Ses mains ne tremblaient pas. Elle sentait son coeur immobile et calme, logé dans une gangue de glace. Son cerveau était une sphère impeccable, translucide, absorbant toutes les radiations de l'univers.
Ne crois pas que tuer quelqu'un fait de la mort ton amie, lui avait dit un jour Raymond. C'est l'erreur la plus commune. Souviens-toi que la mort n'a pas d'ami, elle n'a aucun allié; par définition, car elle finit toujours pas l'emporter un jour ou l'autre.
Tuer quelqu'un, lui avait-il dit, c'est paradoxalement t'approcher au plus près de sa présence, tout en maintenant une distance infinie avec elle. Elle ne devient pas ton amie, au contraire, elle te devient de plus en plus étrangère. Comme une amante ou une épouse qui s'éloignerait d'autant plus que tu la côtoierais de plus près...

Mode automatique, mode automatique, agir vite, disparaître vite, faire du contre-plan une ruse conçue dans la durée, penser profond, agir vite.
Elle venait de tuer deux hommes.
Enfin, au moins un, le géant afro-américain, lui, avait peut-être survécu à l'impulsion éléctrique reçue en pleine tête.
Penser profond, agir vite, frapper fort.
Si cet homme n'était pas mort, il pourrait témoigner et quelle que soit la personne pour laquelle ces types travaillaient vraiment, Meï n'avait pas envie d'être dans sa ligne de mire.
Sans compter qu'elle s'y trouvait peut-être déjà.
Vu sa constitution, il restait au colosse black une petite probabilité de survivre aux chocs électriques du Taser. Ce n'était pas son jour de chance.
Car elle était en mode automatique, penser profond, agir vite, frapper fort, elle était sous le commandement des règles du territoire.
Ces hommes avaient failli, ils n'avaient pas pu la suivre.
C'est le territoire qui vous a tué, pensa-t-elle, je n'ai été que son instrument. Elle fouilla rapidement dans la cabine du toyota pour récupérer leurs armes à feu et leurs munitions, elle tomba sur un poignard de combat népalais,à lame recourbée, placé dans étui de cuir entre les sièges avant, elle préleva le tout, entassa les objets dans les sacoches de sa moto puis observa une demi-seconde le pick-up qui contenait les hommes qui n'avaient pas été à la hauteur du territoire. Morts ou vivants, il fallait qu'ils disparaissent au plus vite. Et s'il restait un vivant, il fallait qu'il meure. Au moins aussi vite.
Et c'est ainsi qu'elle vida le contenu d'un plein jerrycan d'essence de vingt litres, trouvé dans un coin de la plate-forme du pick-up, sur toute sa surface, toit, portières, capot, calandre, roues avant, et par grands jets, à l'intérieur de l'habitacle et sur les hommes eux mêmes. Le grand noir remua faiblement en émettant une sorte de plainte qui s'éteignit aussitôt, Meï s'applica à bien l'inonder.
Elle avait conservé juste assez de carburant pour remettre à niveau sa moto. Elle avait déjà repéré l'endroit exact où tout disparaîtrait. Il n'y avait plus qu'à appliquer la loi du territoire.
Voilà. Ce serait très simple.
Ce serait technique, médical, précis. Raymond aurait apprécié. Les règles étaient respectées comme il se devait.
On ne retrouverait le véhicule et les corps carbonisés, que d'ici plusieurs semaines, s'ils n'étaient pas entre temps dévorés par quelques meute d'animaux errants, et, à supposer qu'aucune autre tempête de sable n'ait recouvert les lieux d'un lourd tapis opaque.
C'est ce genre de pensée qui constitue la parfaite non-animalité du meurtre humain.
Les animaux n'ont pas de loi. Il ne viendrait pas à l'idée d'aucun d'eux de camoufler les restes d'un festin. Les hommes ont des lois. Des lois dont la règle numéro un est qu'elles sont faites pour être transgressées. Les hommes suivent des règles. Des règles régient par une seule loi: seule compte la règle de celui qui survit.
Le pick-up prit feu en atterrissant au bas de la ravine rocailleuse, dans le fracas du métal éclatant sous son propre poids. Jets d'étincelles. Pyrotechnie orange et bleue de l'essence en pleine combustion. Explosion subséquente du réservoir. Il embraserait quelques arbustes et un peu de brouissaille mais les chances pour que les flammes puissent déclencher un incendie repérable de loin restaient très faible.
Meï quitta son casque aussi rouge que la kawazaki pour observer son oeuvre. La mâchoire crispée, elle s'ouvrait la lèvre d'une canine blanche.
C'était la première fois que Meï tuait un garou dans cet état de totale lucidité, et pour cette première fois, elle en avait tué deux d'un coup.
Les types n'avaient rien vu, rien entendu, rien pressenti, elle avait agi avec la précision toute militaire d'une machine.
Elle avait respectée toutes les règles. Pas eux.
Ils l'avaient suivie après l'avoir repérée et, sûrs de leur fait, ils n'avaient même pas cherché à se cacher d'elle. Ils l'avaient suivie mais c'était elle qui les pistait, elle les devançait dans tous les sens du terme. Ils n'avaient pas prévu que leur plan avait été éventé.
Ils avaient un plan.
Et leur plan les avait tués.

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