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Description

Je m'appelle Aube, je vogue depuis un bon moment sur les flots et les remous de la vie, et pourtant, j'ai déjà de peu dépassé la barre des 20 ans. J'ai failli quelquefois me briser sur des rochers, voilà pourquoi, à ton image, j'évite de trop approcher la côte. Je suis comme le chili vert. Piquant, mais savoureux. J'aime recevoir des compliments quand je les trouve justifiés, j'ai l'impression qu'on me reconnaît un peu. Et un peu de reconnaissance dans ce monde de brutes, c'est un peu quelques grammes de douceur qui réchauffent l'âme et qui font dire qu'à-travers les larmes, tout n'est pas forcément perdu. Si j'ai pu, toujours gentiment, m'en prendre à ton romantisme, c'est que, ayant le mien, j'ai toujours été déçue de celui des autres, car il n'est qu'une vaste imposture, un iceberg déguisé en havre de paix. Je n'ai, à mon grand regret, trouvé aucun port d'attache satisfaisant jusqu'à présent. Je me perds parfois dans la poésie, la lecture, et quelques arts qui me permettent de me façonner, ce "charme" dont tu parles et dans lequel je ne peux que me retrouver.

Nous vivons dans une société d'images et de faux-semblants, et nous évoluons tous les jours parmi les fantômes. Je déteste les fantômes, sauf quand ils prennent la forme de mes souvenirs. Aussi, une de mes plus grandes phobies est, d'à mon tour, en devenir un. Cette "Insupportable Légèreté de l'Être", je l'attends à chaque tournant, parce qu'elle m'étouffe, tente de me noyer, ou de me faire mal. Le temps efface les plaies, jusqu'à ce qu'à son tour, il en devienne une, qui s'agrandit, et finalement, a raison de vous, non ? Parfois, j'aime me retrouver à regarder la beauté en face, qu'elle soit douloureuse, triste, qu'elle crie, qu'elle pleure, ou qu'elle danse follement. Je suis, disons, un fétu de paille pris dans une tempête qui attend de rejoindre son arbre.