No man’s Land
C’est une terre désolée qui a longtemps essuyée les délires nucléaires des hommes, après la guerre du Renouveau, après celle des Ores. Ce continent n’a rien vu venir, son peuple n’a pu rien faire. Assouvis, exterminés. Tout le monde avait besoin de ce bout de territoire, tout le monde voulait presser le petit bouton pour les essais… Dans une partie qui serait considérée comme neutre. L’idée était là, le résultat serait bien évidement autre.
Pendant la chute, no man’s land fut considérée comme terre d’exil, là où l’on envoyait les anciens criminels de guerres, ou criminel tout court, sujets expérimentales en tout genre. Bref, une cage à cobaye volontaire… Car il existait aussi, à l’époque un tirage au sort dans les quelques villes restantes, afin d’écrémer un peu la population affamée. Tout le monde s’était vu attribué un numéro, et lorsque tous les mois il y avait « L’Appel » plus d’une centaine de numéro étaient tirés au sort, que ce soit enfant, adulte ou vieillard, nul ne pouvait y échapper. Une manière comme une autre de pouvoir garantir la survie d’un petit nombre restant.
Pour vous dire, les tickets de banque alimentaire étaient remis au goût du jour !
No Man’s Land n’était pas une hérésie,
Car sans le savoir, ils y construisaient la survie.
L’Amazonie ? Un souvenir en friche. La cordillère des Andes ? Une montagne cassée. Une terre de beauté ? Laissez moi rire vous voulez ? Je rie. Plus rien n’est beau par ici. L’ombre est une bénédiction quand on la trouve, et dieu sait qu’elle peut être rare. Les petits points d’eau… Un bonheur inégalé. C’est ça NML, un Eden qui s’est jumelé avec l’enfer. A feu et à sang. Pour nous, les hommes... Les survivants comme les vieux aimaient se nommer, c’était notre paradis. Car vivre désormais, était non pas une bénédiction, mais une galère commune. Chaque naissance portait son lot de question. N’était-il pas préférable de crever la réponse dans l’œuf ? Non. Pourquoi ? L’homme a toujours su se relever quoi qu’il arrive. Il a cette faculté à s’accrocher à la moindre étincelle d’espoir.
Et nous… Au lendemain du 7ème Jour, nous devenions les seuls garant d’une histoire mondiale. Impensable il y’a mille ans, complètement banale à ce jour.
C’est ainsi qu’est né le nouvel an. L’an Zéro a pris son commencement lorsque nous sûmes que tous les autres furent achevés. Nous étions, à NML, environ trois milliers. Ce n’est pas grand-chose quand on y pense.
NML c’est… Le néant. Les bunkers abandonnés, les cratères, le désert. Des baraques de quatre étages que l’on considère comme de véritables immeubles. Ce sont des plages noires, rongées par une eau d’un bleu métallique. C’est un ciel étrange, ni franchement bleu, ni totalement orangé. C’est… Là où nous aurions dû mourir.
La nouvelle Eve est née aussi. Une femme d’une grande beauté, et d’une sagesse immense. Pour maintenir une cohésion entre ces hommes et ces femmes déchirés, il fallait avoir une pensée commune. Pas forcément une religion, enfin, on ne pensait pas que cela en deviendrait une. Son idée fut assez simple : la paix. Le respect, l’entre aide, par ces petits choses, nous aurions pu nous relever, aussi ridicules pouvions nous être à l’échelle planétaire. Dans sa pensée, il fallait assurer la pérennité de l’espèce. Procréer, quoi qu’il en coûte. Disons que sa vision était un peu Marxiste sur certaines choses, et sur d’autres plus libérales.
Peut-être dans le même temps, il y eut… le Saint Patron. Un homme. Non pas pour rééquilibrer la parité ! Mais seulement, c’était une autre perspective de croyance commune. Vous savez, par ici, les idées fusent à une vitesse folle pour s’exploser dans tête de notre voisin. Seulement, celle-ci, comme la nouvelle Eve a tenu bon. Son point de départ ? La remise en marche d’un vieux générateur datant probablement de l’an 8. Une avancée fulgurante pour notre peuplade complètement en marge… Enfin si tant est qu’il existe une marge dans un monde, où nous ne sommes plus que quelques milliers. Pour lui, tout devait être remis comme avant, et non pas s’axer sur des idées désuètes de paix et de bonheur comme ce fut le cas pour ... La Bible ? Non, peut-être était-ce le coran… Je ne sais plus trop. Enfin, ce n’était pas sur de tels principes que nous pourrions aller de l’avant. Il fallait miser sur l’intelligence, la force cérébrale de ces névrosés de compatriotes.
Un système manichéen ? Non. Attendez la suite.
Il y eut bien sûr des affrontements entre les Eviens et les Patroniens, cela va de soi. Sanglant ? Et pas qu’un peu. Cela dura à peu près une dizaine d’années, le temps pour eux de s’apercevoir qu’avec ces querelles ils affaiblissaient plus qu’autre chose leur peuple. D’ailleurs, ce peuple, avait-il un nom ? Pas encore, personne n’eut l’idée.
C’est ainsi qu’est apparu les Rebelles. Ni pour l’un, ni pour l’autre, juste pour eux même. Extrêmes en soi. La survie ne peut être maintenue que par une main de fer. Un remix de la Dictature Stalinienne ? Oui et non, à dire vrai, cela s’approche surtout à une puissante envie de mégalomanie, le tout surmonté d’un brin de psychose paranoïaque. A cette époque, en l’an 12, le Chef des Rebelles s’appelait Erasme Dats. Un homme belliqueux qui avait soif de vengeance et de pouvoir. Autant se l’avouer, mettre la main sur le peu d’hommes restant peut s’avérer jouissif avant de crever comme un chien. Dans sa vision des choses, cela devait se passer ainsi : le plus faible meurt. Pas apte à survivre en plein désert avec trois gouttes d’eau et ta pisse, eh bien va mourir avec les hyènes. Les femmes ? Des poules pondeuses. Il avait même créer un enclos pour : la Couveuse, où les jeunes femmes bien portantes, et fertiles se faisaient tout simplement prendre comme des putains pour donner naissance à des petits rebelliens.
Dans tout ce joyeux bordel… Vous allez me demander s’il existe une poignée d’homme n’ayant jamais suivis les uns ou les autres ? Eh bien la réponse est oui. Ce sont les Indépendantistes, aussi simple que ça. Ils ne se fient qu’à eux même. Un peu le retour à l’humaniste, sauf qu’il est déviant. Et pour cause. Suivre l’idéologie des ces autres fous ? Non. De toute façon… A cette allure, ils ne font que recommencer les mêmes erreurs que le passé. S’en rendent-ils compte ? Je ne crois pas honnêtement. Après tout, comme on dit si bien, l’erreur est…
Humaine.
Ainsi durant plusieurs années, les différentes idéologies s’affrontèrent pour mieux se tuer, au lieu de survivre ensemble. Combien de morts ? Des centaines. Beaucoup trop, pour espérer une quelconque relève de l’espèce.
Et quelque part, perdu dans le NML, il y’a la rumeur d’un groupuscule, armé d’un très vieux livre qui survivent… Ils avaient dit, au lendemain du 7ème jour la Race connaîtra le poids de son pêché.
Nous sommes en l’an 95 de la nouvelle ère.
Et visiblement pas prêt de passer l’arme à gauche.
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