Poèmes d'Ath Ka Ptah
au Roi Khéops
De ce tombeau défiant les hommes et les âges,
Voici, bien minuscule, un éclat du mortier
Qui jadis assurait, par ces blocs empilés,
Ta protection sacrée pour l'éternel voyage.
au Roi Djoser
C'est pour toi qu'Imhotep, l'architecte divin,
Eleva ces gradins au milieu du désert,
M'offrant en souvenir ces galets de calcaire
Qui existaient déjà lorsqu'à Rê tu t'es joint.
au Roi Toutankhamon
J'ai cueilli sur ta tombe un peu de ton Egypte,
Un peu de la montagne où tu reposes en paix,
Un peu de ton pays où les dieux se gravaient
Du haut des obélisques jusqu'au tréfonds des cryptes.
à la Reine Nefertari
Ô combien d'artisans, épouse de Ramsès,
Ont extrait cet éclat de la cache sacrée
Où ton corps embaumé, par Maat protégé,
Reste aujourd'hui symbole d'amour et de tendresse.
à la Reine Hatchepsout
Tu rêvais d'ériger des obélisques d'or
Mais l'éternel granit respecta ta fortune,
Tes aiguilles de pierre se baignant dans la lune,
Changeant de bleu en rose lorsque s'éveille Hathor.
au désert nubien
J'ai croisé ton chemin, Tropique du Cancer,
Et j'ai pris dans mes mains tes pierres et ton sable
En regardant au loin les pièges implacables
Reflétant, des mirages, les eaux imaginaires.
au Pharaon Ramsès II
Quand la barque solaire allume l'horizon,
Deux fois l'an les rayons de Rê voient le sanctuaire
Où Amon et Ramsès se parent de lumière
Quand le soleil s'élève sur le calcaire blond,
Illuminant les corps des colosses de pierre
Sculptés et érigés pour glorifier le nom
De celui qui fut plus un dieu qu'un pharaon
Et qui mena l'Egypte au-delà des frontières.
Hymne d'Akhénaton pour Aton
« Splendide est ton lever à l’horizon du ciel,
Ô vivant Aton, créateur de toute vie !
Quand tu t’es levé dans le ciel d’orient
tu emplis toute terre de ta beauté.
Tu es beau, tu es grand, tu rayonnes, haut au-dessus de la terre ;
tes rayons embrassent toutes les contrées,
autant que tu en as créé.
Tu es Rê, tu atteins leurs limites,
tu les lies pour ton fils bien-aimé.
Bien que tu sois lointain, tes rayons sont sur la terre,
On te voit mais ta route est invisible.
» Quand tu disparais à l’occident du ciel,
le monde est dans l’obscurité comme dans la mort.
On dort dans les chambres, la tête couverte,
le regard ne peut rien apercevoir.
Si bien que si l’on dérobait des biens placés sous la tête,
on ne le remarquerait même pas.
Chaque lion quitte sa tanière,
chaque serpent mord,
règne l’obscurité, la terre est dans le silence,
car celui qui l’a faite repose dans son horizon.
» La terre s’illumine quand tu te lèves sur l’horizon ;
quand tu brilles comme Aton dans le jour,
tu chasses l’obscurité ;
lorsque tu lances tes rayons
les Deux-Terres sont en fête.
Tu te lèves beau dans l'horizon du ciel,
Soleil vivant, qui vis depuis l'origine.
Tu resplendis dans l'horizon de l'Est,
Tu as rempli tout pays de ta beauté.
Tu es beau, grand, brillant. Tu t'élèves au-dessus de tout pays.
Tes rayons embrassent les pays, jusqu'aux confins de ta création.
Toi qui es Rê, tu les soumets tout entiers,
Les liant tous pour ton fils aimé.
Tu es loin, mais tes rayons sont sur la terre.
Tu es sur le visage des hommes, et l'on ne connaît pas tes venues.
Quand tu reposes à l'Occident, sous l'horizon,
La terre est dans une ombre, semblable à celle de la mort...
A l'aube, tu resplendis dans l'horizon, tu illumines, toi le soleil ;
Dans le jour, tu chasses le noir lorsque tu donnes tes rayons.
Les Deux Pays s'éveillent en fête, les hommes se lèvent sur leurs pieds,
A cause de toi, ils lavent leur corps, prennent leurs vêtements ;
Leurs bras s'ouvrent pour adorer ton lever,
La terre entière fait son ouvrage...
Tu développes le germe dans les femmes
Et de la semence fais des hommes,
Entretenant le fils dans le sein de sa mère,
Et l'apaisant pour qu'il ne pleure pas ;
Tu leur as donné un Nil qui déborde du ciel
Pour descendre sur eux, battre les coteaux de ses ondées
Et arroser leurs champs entre leurs villages.
Tu es seul à resplendir sous tes aspects de soleil vivant ;
Tu as mis chaque homme à sa place,
tu pourvoies à ses besoins ;
chacun a ses biens, son temps de vie.
[ … ]Nourrice dans le sein,
Tu donnes à ce que tu crées le souffle qui l'anime.
Quand l'enfant sort du sein... le jour de sa naissance,
Tu ouvres sa bouche et tu pourvois à ses besoins...
Combien nombreuses sont tes oeuvres, mystérieuses à nos yeux !
Seul dieu, toi qui n'as pas de semblable,
Tu as créé la terre selon ton coeur, alors que tu étais seul,
Les hommes, toutes les bêtes domestiques et sauvages,
Tout ce qui est sur la terre et marche sur ses pieds,
Tout ce qui est dans le ciel et vole de ses ailes ;
Les pays étrangers, Syrie et Nubie, et la terre d'Egypte,
Tu as mis chaque homme à sa place
Et tu pourvois à leurs besoins.
A chacun sa provende et son temps de vie.
Leurs langues sont diverses en paroles,
Leurs caractères aussi et leur teint diffère ;
Tu as distingué les contrées.
Tu crées le Nil débordant des Enfers et le fais surgir par amour
Pour que vivent les habitants, puisque tu les as faits pour toi,
Tous les pays les plus lointains, tu les fais vivre,
» Tes rayons nourrissent tous les champs,
quand tu brilles, ils vivent et croissent par toi.
Tu as créé les saisons afin de parfaire tout ce que tu as fait,
l’hiver qui apporte la fraîcheur, et la chaleur que tu dispenses.
Tu as fait le ciel au loin afin d’y briller,
et de voir ta création.
Car tu es seul, brillant sous l’aspect de l’Aton vivant.
[ … ]
» Depuis que tu as créé la terre,
tu te lèves pour ton fils qui est né de ton corps,
le Roi qui vit par Maât, Seigneur des Deux-Terres,
Néferkheperourê Waenrê,Que tu apparaisses à peine ou que tu sois au comble de l'éclat,
Que tu sois loin ou te rapproches,
Tu as créé des millions de formes de toi seul,
Villes et villages, les champs, les chemins et le fleuve...
Les êtres de la terre se forment sous ta main comme tu les as voulus.
Tu resplendis, et ils vivent ; tu te couches et ils meurent.
Toi, tu as la durée de la vie par toi-même, on vit de toi.
Les yeux sont sur ta beauté jusqu'à ce que tu te couches.
Depuis que tu as fondé la terre, tu les élèves pour ton fils,
Issu de ta chair, le roi des deux Egyptes.
Extrait de l'Hymne au soleil d'Akhénaton
[ … ]
» Tu as fait la terre selon ton désir, toi seul,
et les hommes, le bétail, petit et grand,
tout ce qui sur la terre marche avec les jambes,
tout ce qui est en haut,
qui vole avec des ailes,
le pays de Kharou [Syrie] et le Koush [Nubie],
la terre d’Egypte.
le fils de Rê qui vit par Maât, le Seigneur des Couronnes,
Akhenaton, grand dans son temps de vie,
et la Grande épouse royale qu’il aime, la Maîtresse des Deux-Terres,
Néfernefrou-Aton Néfertiti vivante pour l’Eternité. »
d’après le texte (ca 1360 avant notre ère) retrouvé sur la tombe de Ay
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